Audition : Alexis Kohler refuse de passer devant la commission des Finances
Après les convocations : les menaces. Alors que le secrétaire général de l’Élysée Alexis Kohler a refusé de passer devant la commission des Finances de l’Assemblée nationale, le président de la commission, Éric Coquerel, a indiqué le 17 février qu’il allait demander le 19 février à la commission de valider, avec un vote, «un ultime courrier» invitant ce proche collaborateur d’Emmanuel Macron à une nouvelle convocation, lui rappelant «ce qu'il encourt» s'il refuse de se présenter devant elle. Alexis Kohler doit être entendu par la commission des Finances dans le cadre de son enquête sur le dérapage des finances publiques pour les années 2023 et 2024.
Menace de recours pénal contre ce proche d’Emmanuel Macron
Lors du vote en commission le 19 février, le député Insoumis (LFI) Éric Coquerel demandera également à la commission son aval pour engager une procédure pénale si le secrétaire général de l'Élysée refuse toujours d'être auditionné.
Le mardi 11 février, Alexis Kohler était attendu dans le cadre d'une commission d'enquête pour étudier «les causes» de «la variation» et des «écarts des prévisions fiscales et budgétaires» constatés sur les années 2023 et 2024. Absent pour cette audition, le principal intéressé a adressé deux courriers au président de la commission, invoquant des «problèmes d’agenda» et «le principe de séparation des pouvoirs». Dans ces courriers consultés par l’AFP, le secrétaire général de l’Élysée estime ainsi que «des questions destinées à obtenir des informations concernant les modalités d'exercice des fonctions du président de la République ou ses positions ne pourraient obtenir une réponse sans porter atteinte au principe de séparation des pouvoirs».
De son côté, Éric Coquerel se retranche derrière une ordonnance de 1958 selon laquelle «toute personne dont une commission d'enquête a jugé l'audition utile est tenue de déférer à la convocation qui lui est délivrée». Dans le cas d’un refus, la personne visée est passible de poursuites pénales et encourt deux ans d'emprisonnement et 7 500 euros d'amende.
Par ailleurs, le président de la commission des Finances a rappelé qu’Alexis Kohler s’était déjà présenté devant des commissions d'enquête, en 2019 dans le cadre de l'affaire Benalla au Sénat et en 2020 pour celle chargée d'enquêter sur les concessions d'autoroute, également à la chambre haute.
Secrétaire général de l’Élysée depuis 2017, Alexis Kohler a déjà été mis en examen pour prise illégale d'intérêts en 2022.