The Ocean Race. Johan Salen : “Nous avons maintenant un évènement chaque année !”
C’est désormais trois courses internationales que The Ocean Race organisera sur les trois prochaines années. La première, The Ocean Race Europe, partira de Kiel ce 10 août, puis The Ocean Race Atlantic en 2026, et enfin The Ocean Race en 2027. On fait le point avec Johan Salen, co-propriétaire, avec Richard Briscius, de The Ocean Race
La seconde édition de The Ocean Race Europe partira ce 10 août prochain de Kiel.
7 bateaux prendront le départ ce 10 août. Il y avait un projet d’équipe allemande, mais il n’a pas été finalisé. Idéalement, nous aurions aimé avoir davantage de bateaux, mais avec les escales, il est difficile d’accueillir une flotte plus grande. Le projet TR Racing et Mapei ayant fusionné, cela nous fait une équipe de moins. De plus, la course se déroule l’année de la fin du Vendée Globe, ce qui complique les choses pour les équipes, notamment en raison de nombreux contrats de sponsoring qui prennent fin. Mais le plus important pour nous est d’avoir une flotte compétitive. Les équipes sont à fond dans leur préparation, avec des équipages performants, ce qui nous permettra de promouvoir une belle course. La tendance pour l’avenir est plutôt positive : beaucoup d’équipes veulent participer, mais il leur reste à trouver des financements.
Comment pourra-t-on suivre la course ?
Nous continuons à travailler avec Warner Bros. Discovery, qui a l’expérience de la dernière édition et souhaite élargir la diffusion. En plus de deux documentaires hebdomadaires, il y aura des directs depuis les bateaux. Nous collaborons avec une société de diffusion espagnole pour installer un système efficace à bord, afin de suivre la course en temps réel. Les bateaux seront équipés de Starlink ou d’un équivalent, ainsi que de caméras embarquées.
Ce dispositif sera également utilisé pour les autres courses. Si on regarde le profil du public qui suit la voile, il s’agit de celui qui suit déjà le SailGP ou la Coupe de l’America. Nous travaillons pour élargir cette audience, à l’image de ce que réussit très bien le Vendée Globe, afin de toucher un public international. C’est crucial pour l’avenir du sport de développer la base de fans.
On retrouve les équipes IMOCA engagées sur le Vendée Globe, mais où sont les équipes internationales qu’on voyait auparavant sur The Ocean Race ?
Il y a toujours un intérêt de la part des équipes internationales, mais elles peinent à trouver les financements. En Espagne, la situation est un peu différente : une loi fiscale permettrait de déduire les coûts marketing si une entreprise sponsorise une équipe de The Ocean Race. Cette loi n’a pas encore été votée au budget de l’État fédéral espagnol.
Elle avait permis à Mapfre, lors de la dernière édition, de déduire 90 % des coûts de ses spots TV qui affichaient le logo de la course et soutenaient une équipe. On espère que cette loi sera adoptée cette année.
Vous avez créé The Ocean Race Atlantic. Quel était l’intérêt d’ajouter une troisième course ?
Il y a plusieurs raisons. La première est de construire un calendrier plus dense de courses en équipage, car certaines équipes ne font pas de solitaire. Ensuite, nous étions en contact depuis plusieurs années avec Barcelone, qui souhaitait monter un projet après la Coupe de l’America. Enfin, pour nos sponsors et pour l’organisation, nous voulons offrir une plateforme avec un événement chaque année. Cela permet d’éviter des périodes creuses entre les éditions. Aujourd’hui, tout le monde souhaite qu’il se passe toujours quelque chose.
Le parcours de The Ocean Race 2027 est-il finalisé ?
Pas complètement. Le départ se fera d’Alicante et l’arrivée est prévue en mer Rouge, avec une étape à Auckland. Il est très probable que nous fassions escale à Cape Town, en tant qu’escale technique avant d’aller dans le sud. Nous venons de confirmer Itajaí au Brésil. Cela a pris un peu de temps à cause des élections locales.
Nous discutons aussi de deux escales aux États-Unis. Ensuite, la flotte retournera en Europe, à Cascais, et nous aimerions inclure une escale en France avant de descendre vers le Portugal — ce serait l’idéal, mais rien n’est encore acté. Il n’y aura pas d’escale en Asie, car cela rallonge trop le temps de course. Les équipes ne veulent pas dépasser six mois, sinon cela devient trop long et augmente les coûts. De plus, avec un départ en janvier d’Alicante, les conditions dans le sud deviendraient compliquées. Mais rien n’est fermé pour les prochaines éditions.
Quels sont les budgets moyens des équipes pour participer à la course ?
Pour une équipe IMOCA déjà existante, il faut compter environ 250 000 €. Si vous devez louer un bateau, le budget monte à environ 1,5 million d’euros. Pour The Ocean Race, le surcoût pour une équipe existante est d’environ 2,5 à 3 millions d’euros, tandis qu’un projet complet avec un bateau neuf demande entre 12 et 15 millions d’euros.
Pour The Ocean Race 2027, nous espérons réunir entre 8 et 10 bateaux, avec des projets de qualité. Ce serait une belle réussite. Nous sommes très heureux d’avoir fait le choix de la classe IMOCA. C’est crucial d’avoir une base solide de bateaux et d’équipes déjà impliquées dans la classe. Notre ambition maintenant est d’attirer davantage de projets internationaux. Nous y travaillons activement.
La 2e édition de The Ocean Race Europe partira de Kiel, en Allemagne, le 10 août prochain, pour se terminer à la mi-septembre au Monténégro, dans la baie de Kotor. Le niveau s’annonce relevé. Les équipes inscrites à fin juin sont les suivantes :
- Team Holcim : L’équipage mixte, désormais skippé par Rosalin Kuiper, sera l’un des favoris avec Nicolas Lunven, Franck Cammas, Carolijn Brouwer et Alan Roberts.
- Team Paprec-Arkéa : Il faudra compter sur Yoann Richomme, à la barre du bateau arrivé 2e du Vendée Globe, désormais optimisé. À son bord: Corentin Horeau, Pascal Bidégorry, Mariana Lobato, Gautier Levisse et Louis Dubois.
- Allagrande Mapei Racing: Le bateau de Thomas Ruyant, désormais aux couleurs de l’équipe italienne d’Ambrogio Beccaria, devrait également être à la pointe avec Thomas Ruyant, Morgan Lagravière, Manon Peyre.
- Team Malizia: Boris Herrmann sera accompagné de Will Harris, Francesca Clapcich, Justine Mettraux et Loïs Berrehar.
- Biotherm: Paul Meilhat sera entouré d’Amélie Grassi, Jackson Bouttell, Benjamin Ferré et Sam Goodchild.
- Canada Ocean Racing : Scott Shawyer skippera l’ex-Groupe Dubreuil de Sébastien Simon. Il sera accompagné de Pip Hare, Chris Pratt, Brian Thompson, Georgia Schofield.
- Team Amaala : Alan Roura, avec Simon Koster et Conrad Colman comme co-skippers. Jessica Berthoud,
Lucie De Gennes, Guillaume Rol, Felix Oberle, Mathis Bourgnon, Rebecca Gmuer, Yann Burkhalter.