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Les coulisses du jour où Emmanuel Macron a reconnu l’Etat palestinien : la surprise Monaco, l’absence de MBS, le bain de foule présidentiel

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15h21, à New York, ce 22 septembre. Jean-Noël Barrot, le ministre des Affaires étrangères, et Anne-Claire Legendre, conseillère Moyen-Orient du président, ont déjà dégainé leur téléphone portable depuis une bonne minute. Ils connaissent par cœur le discours du chef de l’Etat, en récitent chaque mot sans même s’en rendre compte. Le moment arrive, il faut l’immortaliser.

Emmanuel Macron a lancé son anaphore, qu’il a imaginée dans l’avion vers New York : "le temps est venu". De libérer les otages. D’arrêter la guerre à Gaza. Pour Israël de vivre en paix et en sécurité. De rendre justice au peuple palestinien. "Fidèle à l’engagement historique de mon pays au Proche-Orient pour la paix entre le peuple israélien et le peuple palestinien, je déclare que la France reconnaît aujourd’hui l’Etat de Palestine." Standing-ovation dans une salle comble de l’Assemblée générale de l'ONU. Longue minute d’applaudissements, ce qui n’est pas dans les habitudes de la maison. Seuls les sièges des délégations israéliennes et américaines restent vides, silencieux.

Emmanuel Macron était arrivé cinq minutes en avance dans les lieux, il a commencé son discours cinq minutes en retard. La faute à ce qui ressemble à un bain de foule au milieu des chefs d’Etat du monde entier : accolade avec l’émir du Qatar, poignée de main avec Ahmed al-Charaa, l’ancien d’Al-Qaïda devenu président de la Syrie, et joyeuse embrassade avec le président des Comores, Azali Assoumani. L’ambiance s’avère si chaleureuse, dans cette salle d’ordinaire si sérieuse, qu’Emmanuel Macron doit ramener le calme pour ouvrir son sommet sur la solution à deux Etats, d’un "bien" qu’il laisse traîner en longueur, à la manière d’un maître d’école. Après trois coups de marteau, qu’il frappe lui-même sur son bureau, le président peut commencer son discours d’une vingtaine de minutes, sur lequel il travaille depuis trois semaines et réfléchit depuis si longtemps.

Pour Monaco, une reconnaissance de la Palestine décidée à la dernière minute

Dès 1982, dans un discours à la Knesset, le parlement israélien, François Mitterrand mentionnait l’Etat palestinien. En 2025, Emmanuel Macron le reconnaît en engageant la France. "Bien sûr, c’est un symbole, mais les symboles ont du poids, résume Bronwen Maddox, directrice de la Chatham House et figure de la diplomatie britannique. Ce jour montre clairement le chemin que veut emprunter la communauté internationale vers la paix et, avec ces reconnaissances de la Palestine, elle le montre à Israël."

Ce 22 septembre, onze nouveaux pays ont reconnu l’Etat palestinien, avec un invité de dernière minute : la principauté de Monaco, avec qui des discussions intenses se sont tenues ces derniers jours. Le Danemark est passé prêt, annonçant une reconnaissance à venir une fois plusieurs conditions réunies, comme la libération de tous les otages achevée et le Hamas désarmé. "Un tel nombre d’Etats crée un véritable vague de reconnaissances, ce qui accentue la pression sur Israël, souligne Bronwen Maddox. Elle pose, aussi, une question aux citoyens israéliens : voyez-vous ce qui est en train d’arriver à votre pays, qu’il est en train de se transformer en paria ?"

Un drapeau palestinien devant le siège de l'ONU à New York, le 18 septembre 2025.

Un hôte de marque a toutefois brillé par son absence : le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane (dit MBS). Co-président du sommet sur la solution à deux Etats, avec Emmanuel Macron, le monarque du Golfe devait prendre la parole en deuxième. Son absence physique avait été annoncée, notamment en raison de la santé fragile de son père et de ses démêlés avec la justice américaine depuis l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi en 2017. Il devait toutefois prendre la parole en visio depuis Riyad. C’est finalement son ministre des Affaires étrangères qui a été chargé de transmettre son message, énième preuve du caractère imprévisible de MBS. Dans la délégation française, on hausse les épaules et on sourit.

Les Français attendaient en revanche avec fébrilité le discours de Mahmoud Abbas, le président de l’Autorité palestinienne. Ils espéraient une main tendue aux Israéliens et un engagement ferme sur les réformes lancées à Ramallah. Dans un discours en longueur, Abbas a condamné, une nouvelle fois, les attaques terroristes du 7 octobre et a intimé au Hamas de rendre les armes. Soulagement côté français, puisque le leader palestinien est allé jusqu’à souhaiter bonne année aux juifs du monde entier en ce jour de Roch Hachana, avant de fermement dénoncer ceux qui confondent soutien à la cause palestinienne et antisémitisme. Paris n’en demandait pas tant.

Après cette longue après-midi de conférence, ponctuée de trente-neuf discours, le marathon diplomatique n’est pas fini pour Emmanuel Macron. Mardi, il prononcera un nouveau discours devant l’Assemblée générale des Nations unies et espère une rencontre avec Donald Trump en tête-à-tête. L’occasion de répéter au président américain l’urgence d’un cessez-le-feu à Gaza et de lui présenter des garanties pour le "jour d’après" la guerre, avec de nouveaux engagements sécuritaires et monétaires de pays arabes et européens.

Le président français ne croisera pas Benyamin Netanyahou à l'ONU, officiellement pour un problème de calendrier : le Premier ministre israélien n’arrive à New York qu’après le départ d’Emmanuel Macron. Le 21 septembre, veille de la reconnaissance française de la Palestine, "Bibi" a promis de répondre à cette vague diplomatique seulement à son retour des Etats-Unis, en fin de semaine. Le début d’une nouvelle séquence, à la tonalité moins amicale.




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