Une délégation américaine au Liban pour traquer le financement du Hezbollah
Le 25 septembre, une délégation du Trésor américain est arrivée au Liban pour une série de rencontres avec la Banque du Liban (BDL), des banques commerciales et des responsables gouvernementaux, visant à surveiller l’application des mesures contre le financement du Hezbollah, selon L’Orient-Le Jour.
Cette mission intervient alors que l’émissaire américain Tom Barrack a révélé sur Sky News que le Hezbollah recevrait environ 60 millions de dollars par mois, incitant Washington à scruter les points de passage – ports, frontières syriennes, aéroport Rafic-Hariri – pour bloquer ces flux.
Depuis février 2025, des vols iraniens sont suspendus et des inspections renforcées ciblent des passagers en provenance de Bagdad ou du Venezuela, mais les États-Unis soupçonnent aussi des ressources locales, via des entreprises et la structure al-Qard al-Hassan, agissant comme une banque parallèle pour convertir des livres en dollars.
Résultats modestes
La BDL affirme une vigilance accrue, mais reconnaît les limites face aux petites transactions des changeurs, où des billets de 500 euros circulent massivement, suggérant des fonds clandestins. La coopération avec Israël reste étroite : en juin, l’armée israélienne a dénoncé des réseaux comme Ramez Mecattaf et al-Sadiq, tandis que l’élimination de Behnam Shahriari a été saluée comme un coup porté aux financements iraniens.
La délégation américaine vise plusieurs objectifs : appliquer les sanctions, protéger les systèmes financiers globaux, sortir le Liban de la liste grise du GAFI, encadrer l’usage du dollar liquide et clarifier les exemptions humanitaires. L’économie informelle, représentant 50 % du PIB selon la Banque mondiale, est particulièrement visée, mêlant trafics du Hezbollah à la corruption et à l’évasion fiscale.
Des sanctions ont déjà ciblé des figures libanaises non liées au Hezbollah, comme Riad Salamé ou Jihad el-Arab, et des banquiers sont accusés de freiner les réformes du FMI. La délégation interrogera aussi les opérations de change de la BDL via 96 sociétés, soupçonnées de renforcer les réserves en dollars pour le Hezbollah.
Malgré le soutien américain au gouverneur Karim Souaid, décrit comme un « fer de lance » par Morgan Ortagus, les progrès restent limités.