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"BuT", "aDvenir", "oBscur" : quand la prononciation suit l’orthographe

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Connaissez-vous l’effet Buben ? Non ? Ce n’est pas moi qui vais vous le rapprocher, je n’ai appris son existence que depuis peu. Il s’agit en fait de l’influence de l’orthographe sur la prononciation. Savez-vous par exemple que, théoriquement, nous ne devrions pas prononcer le d de "aDvenir" ni le t de "buT", ce que nous faisons tous allègrement parce que ces lettres sont écrites ? Un procédé analysé dans les années 1930 par un linguiste tchèque, Vladimir Buben, qui lui a donné son nom.

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Ce phénomène, également appelé "prononciation orthographique", revêt un caractère massif en français. C’est le cas notamment pour des lettres finales ("doT", "filS", "nombriL") ou situées à l’intérieur des mots ("chePtel", "exaCT", "suBtil"). C’est aussi le cas des doubles consonnes nettement articulées ("coLLègue", "graMMaire") ou encore des ensembles de deux lettres qui posent difficulté ("gageUre", censé rimer avec "chaussUre", sonne désormais souvent comme "meillEUr").

Le mouvement ne date pas d’hier. Déjà, au XVIIe siècle, Molière dénonçait "cette exactitude de prononciation qui appuie sur toutes les syllabes". Le pauvre ! S’il ressuscitait, l’auteur de L’Avare serait sans doute effrayé de nous entendre dire "aDversaire", "domPteur" ou "oBscur" alors que ces lettres étymologiques ont été ajoutées à la fin du Moyen Age uniquement pour rappeler leur source latine (parfois par erreur, d’ailleurs, mais c’est un autre débat).

Selon les linguistes, plusieurs raisons seraient à l’origine de cette évolution :

– Le souci de rétablir des liens entre des termes de la même famille : leGs/léguer, oS/osseux, senS/sensé.

– Le rôle des instituteurs. Longtemps, les maîtres d’école furent qualifiés de "demi-lettrés" : jusqu’à la fin du XIXe siècle, seuls 20 à 50 % d’entre eux possédaient le brevet de capacité (1). Or, par leur métier, ils étaient amenés à déchiffrer certains mots sans jamais les avoir entendus. Aussi ont-ils produit "des prononciations orthographiques qu’ils ont pu diffuser dans les campagnes", comme le souligne Jean-Pierre Chevrot dans L’orthographe et ses scripteurs. Ajoutons à cela, encore aujourd’hui la pratique de nombre d’entre eux qui, dans un souci pédagogique, font entendre toutes les consonnes dans les dictées pour aider leurs élèves.

– La lente francisation du pays. En Gascogne, en Provence, en Alsace et ailleurs, l’introduction du français est d’abord passée par l’écrit. Cela a favorisé l’apparition de variantes régionales, avec, par exemple, l’articulation dans le Midi de certaines lettres ("moinS"), conformément aux règles en vigueur pour la langue d’oc. Alphonse Daudet, qui a grandi à Nîmes, prononçait "respeCT" et s’est dit surpris le jour où, pour la première fois, il a entendu "respè", lors d’un séjour à Epinal.

– L’arrivée tardive des médias de masse. Aujourd’hui, télévision et radio diffusent dans les foyers une norme orale. Tel n’était pas le cas jusqu’au milieu du XXe siècle, où chacun se faisait une idée des mots uniquement à travers leur forme écrite.

– Une forme de "pédantisme". Depuis la généralisation de la scolarisation, il est important de montrer au cours d’une conversation que l’on connaît l’orthographe, a fortiori dans les classes favorisées qui, en matière de langue, ont toujours donné le ton (c’est le cas de le dire !).

Mais, à propos, qui a le pouvoir de définir la "bonne" prononciation sachant que le français n’est pas énoncé de la même manière selon les lieux, les classes sociales ou les générations ? La réponse à cette question est simple : c’est évidemment la classe sociale au pouvoir – en l’occurrence la bourgeoisie francilienne - qui a imposé la sienne. Et cela, sans égard pour les autres locuteurs. Ainsi le grand linguiste Ferdinand Brunot (1860-1938), défenseur d’une orthographe phonétique, expliquait-il en 1905 dans une diatribe que l'on qualifierait aujourd'hui de glottophobe (2) : "Qu’on cesse donc de nous dire que le Marseillais écrirait comme à Marseille et le Picard comme en Picardie ! L’un et l’autre écrivant en français écriraient comme à Paris, et ils auraient l’avantage, qu’ils n’ont pas aujourd’hui, qu’en apprenant à écrire, ils apprendraient du même coup à parler". Vlan !

Poussons d’ailleurs le raisonnement un peu plus loin et imaginons que, demain, les francophones se mettent à prononcer toutes les lettres écrites. Comme le relève avec malice le linguiste Bernard Cerquiglini (2), on en arriverait de fait à une orthographe phonétique. A ceci près que ce ne serait pas l’écrit qui suivrait l’oral, mais l’oral qui suivrait l’écrit !

SuBtil, non ?

  1. Lire et écrire. L’alphabétisation des Français de Calvin à Jules Ferry, par François Furet et Mona Ozouf. Les éditions de minuit.
  2. A qui la faute, L’impossible (mais nécessaire) réforme de l’orthographe, par Bernard Cerquiglini, Editions Folio Essais.

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