«Dans trente ans, les humains seront capables de télécharger leur esprit en totalité vers des ordinateurs pour devenir numériquement immortels.» Ray Kurzweil, directeur de l’ingénierie chez Google et «pape» du transhumanisme (
Global Futures 2045 International Congress, 2015). «Fondamentalement, l’ordinateur et l’homme sont les deux opposés les plus intégraux qui existent. L’homme est lent, peu rigoureux et très intuitif. L’ordinateur est super rapide, très rigoureux et complètement con.» Gérard Berry, professeur au Collège de France, chaire d’algorithmes, machines et langages (
Rue89, 2015). Une seule de ces deux propositions est vraie et pour comprendre pourquoi la première est fausse (sans même considérer sa portée éthique, sociétale ou morale), il faut s’éloigner un peu de l’informatique pour se rapprocher de la biologie et des neurosciences. Dans son livre
Being There: Putting Brain, Body and World Together Again, Andy Clark nous rappelle que le cerveau est avant tout un organe conçu pour contrôler un corps biologique dont la mission principale est d’échapper aux prédateurs et/ou d’attraper des proies. Autrement dit, le cerveau n’est pas un dispositif logique désincarné: il n’existe et ne s’exprime qu’à travers un corps. Pour mieux comprendre cette assertion, il faut se rendre compte que notre corps est littéralement recouvert de capteurs, qu’ils soient chimiques, mécaniques, visuels, ...
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