Nicolas Sarkozy plaide pour un "contre-choc fiscal" d'au moins 20 à 30 mds EUR
Le président des Républicains, Nicolas Sarkozy tient un discours lors de la campagne de soutien à Hervé Morin, candidat à la présidence de la région Normandie, le 30 novembre 2015 à RouenNicolas Sarkozy a plaidé mercredi pour "un contre-choc fiscal", une baisse des impôts "d'au minimum 20 à 30 milliards d'euros" pour, selon le chef de file des Républicains, contrebalancer le "choc fiscal sans précédent" subi sous le quinquennat de François Hollande.
A la question posée par Europe 1: "Baisseriez-vous les impôts pour les 20% des ménages les plus aisés?", l'ancien président de la République répond sans détour "Oui".
"Le choix d'un contre-choc fiscal, je veux dire de baisse des impôts, il n'y a pas d'alternative", et celui-ci doit atteindre "au minimum entre 20 et 30 milliards d'euros", a évalué M. Sarkozy.
"Depuis bientôt quatre ans la France a subi un choc fiscal sans précédent qui désespère les ménages, pas simplement les plus aisés, les ménages tout court, y compris les retraités modestes, et qui met nos entreprises en situation de danger absolu", a estimé le chef de l'opposition de droite.
Par contre, M. Sarkozy a considéré qu'il était faux de "dire que la moitié des foyers français ne paie pas l'impôt", rappelant la sujétion des ménages à la CSG (Contribution sociale généralisée) et aux impôts locaux.
Il a ensuite jugé important d'agir sur "trois domaines: un, le poids des charges sur les emplois existants (...) Deuxièmement l'IRPP (impôt sur le revenu, NDLR) parce que les classes moyennes sont absolument centrales pour l'économie d'un pays (...) Troisième problème: la fiscalité sur le patrimoine, sur l'épargne".
Par ailleurs, se prononçant "pour l'universalité des allocations familiales", le prédécesseur de François Hollande a rappelé être "choqué" dans "la véritable démolition de politique familiale engagée" par la réduction "des parts par enfant" et "surtout" par "la possibilité de déduction sur les emplois familiaux".
Il s'est également dit favorable à la dégressivité des allocations chômage "parce que tout doit être fait pour encourager ceux qui n'ont pas d'emploi à reprendre un emploi". "Une certaine dégressivité à partir d'un an est absolument incontournable", a-t-il martelé.
Nicolas Sarkozy s'est également prononcé pour la suppression de l'aide médicale d'Etat (AME), servant à soigner les étrangers en situation irrégulière sur le territoire français, dont le coût est évalué entre 700 millions d'euros et un milliard d'euros.
"Il est parfaitement normal que sur le territoire de la République française on ne laisse pas mourir quelqu'un sur le trottoir", "on n'est pas aux Etats-Unis où l'on vous demande votre carte bleue avant de vous opérer", mais le "système créé génère une fraude qui est intolérable", a-t-il dénoncé.