VIDEO - Sur Europe1, Nicolas Sarkozy a accumulé les démonstrations de mauvaise foi
Une nouvelle illustration de la difficulté qu'éprouve le patron des Républicains à proposer un projet d'alternance crédible sans contredire son bilan contesté à la présidence de la République.
CE QU'IL A DIT SUR... LES ATTENTATS: "J'ai été en charge de la sécurité de la France de 2002 à 2012. De 2002 à 2011, il n'y a pas eu un seul attentat en France."
CE QU'IL AURAIT DÛ DIRE; Factuellement, Nicolas Sarkozy aurait pu ajouter que l'Etat islamique, principal ordonnateur des attaques de janvier et novembre 2015, n'existait pas lorsqu'il était ministre de l'Intérieur puis président de la République. Surtout, ce dernier a pris soin d'omettre l'affaire Merah et les attentats de mars 2012 survenus à Toulouse et Montauban en pleine campagne présidentielle quand Nicolas Sarkozy était encore président de la République. Bilan de ces attaques visant des militaires et une école juive sur le territoire français: sept victimes;
CE QU'IL A DIT SUR... L'AFFAIRE BENZEMA: "Je ne suis pas sélectionneur de l’équipe de France, Monsieur Valls non plus."
CE QU'IL AURAIT DÛ DIRE: Nicolas Sarkozy oublie (volontairement) que quand l'Equipe de France de football est en cause, c'est la France elle-même qui est en crise. En 2010, celui qui était encore président de la République n'avait pas hésité à décrocher son téléphone pour prodiguer ses consignes lors de la catastrophique mutinerie de Knysna en Afrique du Sud. "Tu restes en Afrique du Sud, tu vas à la rencontre des joueurs et tu les engueules", avait-il intimé à sa ministre des Sports Roselyne Bachelot avant de passer un coup de fil à Raymond Domenech pour le convaincre de ne pas jeter l'éponge. “Le président est le chef d’orchestre, c’est lui qui décide", se résignait alors le premier ministre François Fillon. Le 12 juillet, lors d'une intervention sur France2, Nicolas Sarkozy fustigeait encore "le visage désastreux montré par l'équipe de France" et expliquait qu'"on avait demandé aux responsables de partir". Un vrai travail de sélectionneur.
CE QU'IL A DIT SUR... LES SONDAGES: "Les sondages, c'est un calcul dans un bocal dont on sait aujourd'hui, dans tous les pays du monde, que ça ne veut rien dire".
CE QU'IL AURAIT DÛ DIRE: Comme tout le monde, Nicolas Sarkozy a le droit de changer d'avis, y compris sur la pertinence des sondages dont la fiabilité a été plusieurs fois été remises en cause en France comme à l'étranger. Mais l'honnêteté intellectuelle aurait dû le conduire à préciser que les commandes d'enquêtes d'opinion de l'Elysée ont littéralement explosé sous son quinquennat. Un peu moins de dix millions d'euros (9,4) auraient été dépensés en sondages entre 2007 et 2012, dont certains portant sur des sujets aussi essentiels que la candidature de Jean Sarkozy à l'Epad ou les effets bénéfiques de Carla Bruni sur l'image du président. Dernier rappel: une enquête judiciaire est toujours en cours sur la régularité des marchés conclus entre l'Élysée et neuf instituts de sondage, pour d'éventuels faits de favoritisme, détournements de fonds publics, complicité et recel.
CE QU'IL A DIT SUR... L'AFFAIRE BYGMALION: "Il n'y a pas eu de débordement du coût de ma campagne. Mes dépenses ne se sont pas envolées."
CE QU'IL AURAIT DÛ DIRE: Interpellé sur l'affaire Bygmalion et les soupçons de la justice, Nicolas Sarkozy se cramponne à sa stratégie de l'autruche. Non, il ne connaissait pas l'existence de Bygmalion avant que n'éclate cette affaire de fausses factures. Non, il n'était pas au courant des risques de dépassement évoqués par plusieurs cadres stratégiques de son équipe de campagne. Une ligne de défense qui repose sur un droit fondamental, le respect de la présomption d'innoncence. Mais il est un fait que Nicolas Sarkozy ne peut pas ignorer: l'invalidation de ses comptes de campagne par le Conseil constitutionnel pour un dépassement de 466.118 euros par rapport au plafond autorisé. En niant tout dépassement, Nicolas Sarkozy conteste donc une décision de la plus haute instance juridique du pays.
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