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Декабрь
2015

Lutter contre le changement climatique c'est lutter contre les inégalités

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CLIMAT - La COP21 vient de commencer à Paris. Nous attendons, à l'issue de cette conférence, un texte qui engagera les 195 pays participants à cette négociation à réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre (GES), afin de rester en dessous de 2°C, voire 1,5°C. L'Union européenne a comme objectif, par exemple, de réduire ses émissions de 80 à 95% à l'horizon 2050. Pour relever cet important défi, la contribution de tous les pays est nécessaire. Pour la première fois, toutes les nations du monde seront amenées à s'engager en faveur du climat, le Protocole de Kyoto ne concernant que les pays développés.

La Fondation Jean-Jaurès et la Fondation européenne d'études progressistes (FEPS) mènent une action d'ampleur depuis deux ans pour aider les gouvernements à prendre leurs responsabilités face à l'urgence climatique. L'objectif de ce projet est de dégager des alternatives, politiques et économiques, pour mieux faire avancer les négociations au sein et en dehors de la sphère onusienne. Notre méthode a consisté à rencontrer, dans des pays clés des négociations, des acteurs de la société civile influents auprès de leurs gouvernements dans les prises de décisions, afin de comprendre quels seraient les leviers d'action les plus efficaces pour répondre à leurs problématiques. Nous nous sommes rendus jusqu'à présent en Afrique du Sud, en Australie, au Brésil, au Canada, au Chili, aux Etats-Unis, en Inde, à Maurice et au Niger. Suite à ces missions, nombre de ces acteurs du changement rencontrés dans ces pays se sont retrouvés à Paris, en avril et en octobre 2015, pour adopter deux documents qui, ensemble, réunissent plus de 20 propositions progressistes pour la COP21 et au-delà. Nous avons également créé un site internet avec l'objectif d'inciter le débat entre les citoyens pour promouvoir une vision progressiste de la lutte contre le changement climatique. Plus de 30 tribunes signées par des politiques, experts et militants, tous engagés dans les négociations climatiques y ont été publiées.

Qu'avons-nous appris à partir de nos échanges avec ces différents interlocuteurs, venant des 5 continents? Si le changement climatique est perçu et vécu différemment dans chacun de ces endroits, bien évidemment, deux idées sont en revanche communes à tous.

D'abord, il est clair pour tous nos interlocuteurs que la lutte contre le changement climatique rejoint celle contre les inégalités. Les premiers affectés par les effets d'ores et déjà ressentis du changement climatique sont les plus démunis, car ce sont eux les plus mal logés, les plus mal nourris et possédant le moins de moyens financiers pour réduire leur empreinte écologique. De même, ceux qui pensent que cela ne concerne que les pays pauvres et en développement se trompent, et se rendront vite compte qu'ils sont aussi concernés.

De plus, si nous n'arrivons pas à réduire nos émissions de GES dans les délais imposés par la science, le changement climatique renforcera les inégalités dans le monde. Cela aurait comme résultat un scénario très négatif, comme le démontre le rapport « Zero Poverty, Zero Emissions », récemment publié par le think tank britannique Overseas Development Institute. Selon cette étude, la hausse de la température engendrera le retour à l'extrême-pauvreté de plus de 700 millions de personnes sur le moyen terme. Ce résultat serait une catastrophe et nous ferait revenir en arrière, annulant ainsi les énormes efforts qui ont été menés de front par plusieurs pays pour réduire l'extrême pauvreté durant les dernières décennies.

Le deuxième élément mis en avant dans nos échanges est le fait que la coopération entre pays est cruciale pour lutter de manière efficace contre le changement climatique. Cette idée peut paraître évidente, mais rien n'est moins sûr quand on regarde l'état actuel des négociations au sein de la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Les pays en développement, réunis notamment autour du G77+Chine, n'ont de cesse de dénoncer le fait que, sans une aide accrue de la part des pays développés, ils ne pourront pas collaborer à l'effort mondial espéré et attendu dans les années à venir. Et cela est particulièrement préoccupant quand il s'agit de l'Afrique. Ce continent n'a contribué en effet que très peu jusqu'à aujourd'hui à l'effet de serre mais pourra y contribuer davantage dans le futur du fait de la croissance démographique qui y est attendue. En 2050, selon le Département des affaires économiques et sociales de l'ONU, le continent Africain aura augmenté de 1,3 milliard de personnes. Un quart de la population mondiale sera donc africaine. Il est ainsi plus qu'urgent de mettre en place une coopération Nord-Sud et Sud-Sud efficace pour aider les pays pauvres à assurer un développement humain et économique durables et en accord avec les politiques climatiques que nous mettrons en place à partir de la COP21.

Devant ces constats, que faire?

La lutte contre les inégalités est aujourd'hui trop absente des textes négociés par les responsables politiques. Il est urgent d'initier un changement de paradigme dans la lutte contre le changement climatique. Trop souvent perçus comme une affaire de scientifiques, la dimension sociale des enjeux liés au changement climatique a été trop négligée. Nous devons comprendre que lutter contre le changement climatique, c'est également lutter contre les inégalités ! L'intérêt porté à cette dimension n'a pas été assez mis en avant par les différents responsables politiques.

De même, les pays développés doivent comprendre que la solution pour tenter d'en finir avec les inégalités et lutter effectivement contre le changement climatique passe par les pays du Sud. Les pays développés doivent aussi, bien évidemment, changer de voie. Afin d'éviter une régression vers le business as usual nous devons les aider et être coopératif pour faciliter la recherche d'un mode développement alternatif.

En d'autres termes, c'est l'idée de progrès social qu'il faut associer à la lutte contre le changement climatique. Le plus souvent c'est la politique qui bloque l'action pour le climat. Il faut donc que la COP21 soit l'amorce réelle de ce changement nécessaire.

La Fondation Jean-Jaurès et la Fondation européenne d'études progressistes (FEPS) s'impliquent dans les débats sur la lutte contre le réchauffement climatique, alors que Paris accueillera en décembre une conférence internationale décisive sur le sujet -la COP21, ou Paris Climat. Le projet "Progressistes pour le climat" a vocation à faire entendre des voix progressistes sur ces sujets, en faisant voir les enjeux politiques et de société qui sous-tendent ces négociations. A travers nos contenus en ligne et nos actions, notre ambition est de participer à la construction d'une vision partagée d'un avenir bas-carbone, respectueux de l'homme et de l'environnement, tout au long de l'année 2015, jusqu'à la conférence Paris Climat.



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