Le 11 septembre 2001, je revenais tranquillement du collège quand j'ai allumé la télévision. Les chaînes d'information en continu n'existaient pas et pourtant, je me souviens distinctement des images de ces avions qui s'écrasent dans les tours du Wall Trade Center. Elles tournent en boucle. Je n'ai que douze ans. Je n'ai pas encore le sentiment que ces images d'horreur vont me poursuivre. Mais je sens, comme tous ceux de mon âge, que nous venons de vivre quelque chose d'extraordinaire, quelque chose de «fondateur» qui va changer notre façon d'agir et de penser le monde. Qu'ils sont loin, pourtant, les Etats-Unis d'Amérique, de mon petit salon de Normandie duquel je regarde cet écran de télévision qui me rapproche du monde entier... Sept mois plus tard, Jean-Marie Le Pen est au deuxième tour de l'élection présidentielle. Nous avons un ennemi de l'intérieur, identifiable, qualifié de «diable de la République» et contre lequel «les jeunes» vont manifester. Puis un ennemi de l'extérieur, beaucoup moins cernable, plus lointain, qui s'attaquera à nous directement bien des années plus tard. Presque quatorze ans après le 11 septembre, la France est frappée par
la plus meurtrière des attaques terroristes de son histoire. Une attaque simultanée, à la fois ciblée et destinée à faire vaciller les masses (et, accessoirement, tenter de faire reculer François Hollande dans sa guerre contre Daech). Cette fois, les chaînes d'information en continu ...
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