La néorésistance d'après Lilian Thuram, amour et déconditionnement
Je rencontre le footballeur international à Namur, en Belgique, le 25 novembre 2015, lors de la discussion "Oser la jeunesse" organisée par une fondation belge qui lutte contre les populismes identitaires et dont le nom renvoie à la mutation sociétale en cours : Ceci n'est pas une crise.
La rencontre se termine par une clameur d'adhésion à la néorésistance, cette lutte par la culture, l'éducation et la pensée critique contre le terrorisme et l'obscurantisme. Un mouvement qui s'amplifie, dans l'effusion encore émotionnelle mais déjà intellectuelle de l'après-attentats, et que ce blog, véritable carnet de bord d'une conceptualisation collective en cours, cherche à affiner.
"Celui qui est le plus proche de nous, qui pourrait servir de [modèle] néorésistant, c'est peut-être Nelson Mandela ", confie Lilian Thuram. "Quelqu'un qui a su penser le monde différemment."
"Les gens doivent se manifester en nombre" pour néorésister. Et les jeunes en premier lieu. "Ce sont eux qui descendent dans les rues pour manifester leur mécontentement." Unanimité des jeunes contre le réchauffement climatique, contre la pauvreté, contre l'argent déversé dans la guerre plutôt que dans des projets d'avenir. Des jeunes, d'après Lilian, qui "rêvent de justice et sont très sensibles aux injustices, tandis que nous, les adultes, avons tendance à fermer les yeux."
Et la plus grande résistance d'un footballeur professionnel ? "Toujours rester dans le plaisir. Se dire : 'N'oublie jamais que le foot, c'est du plaisir avant tout."
Le plaisir et l'amour : les nouvelles armes de la lutte. "Je crois que l'amour, c'est la plus grande des résistances. Lorsque vous avez une réflexion autour de l'amour, ça va vers le respect, l'égalité, la solidarité."
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