IDF: Valls tient son unique meeting dans une région meurtrie convoitée par le FN
Manuel Valls participe jeudi soir à Paris à son unique meeting d'avant premier tour des régionales pour soutenir un Claude Bartolone à la peine et appeler à la mobilisation contre le FN qui veut percer dans cette région meurtrie par les attentats.
Ce meeting, le seul maintenu à l'agenda de la tête de liste francilienne depuis les attentats qui ont meurtri Paris et Saint-Denis le 13 novembre, se tiendra à partir de 18H30 à la Halle Carpentier (XIIIe arrondissement).
La maire de Paris Anne Hidalgo, Manuel Valls et M. Bartolone prononceront successivement un discours. Avant ce "temps politique", un "temps culturel" donnera la parole à des artistes et personnalités. Patrick Pelloux, médecin urgentiste et chroniqueur à Charlie Hebdo, lira un texte.
"L'objectif est de réveiller les républicains, les abstentionnistes, en étant droit sur nos principes et nos valeurs", a souligné l'entourage de Claude Bartolone.
"Le coeur du message, ce sont les valeurs de la République", avec un "message: l'exécutif, la gauche incarnent l'ordre et la justice sociale", a de son côté expliqué Matignon.
"Dans ce moment déterminant pour le pays, il faut exercer son droit de vote, c'est une exigence, une responsabilité, mais c'est aussi l'expression même de notre liberté. C'est justement cela que les terroristes ont voulu détruire. Et la réponse des Français, dans ce contexte, ça ne peut pas être l'extrême droite", a-t-on fait valoir.
"Plus la gauche sera haute, plus la sécurité et le vivre ensemble seront hauts. Plus le PS et la gauche seront hauts, moins le FN le sera et moins la droite l'emportera", explique le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, appelant à la "participation massive" des Français.
Mardi soir déjà, Manuel Valls a appelé sur France 3 les Français à se réunir dans une "manifestation nationale pour la République", en allant voter dimanche contre la "supercherie" que représente selon lui le Front national.
En forte hausse depuis les attentats de novembre, le FN est désormais crédité dans les sondages de 28% d'intentions de vote au premier tour, au coude à coude avec les Républicains alliés au centre et loin devant le PS, à 22-23%.
- L'écart se réduit -
En Ile-de-France, les derniers sondages placent systématiquement M. Bartolone derrière la tête de liste de la droite et du centre Valérie Pécresse au second tour, mais avec un écart qui tend à se réduire (39 contre 37% dans un sondage Ifop lundi). Le FN est lui crédité de 24%.
Après les attentats, Claude Bartolone a suspendu sa campagne jusqu'à l'hommage national rendu vendredi dernier aux 130 victimes, mais bénéficié d'une forte exposition médiatique liée à sa fonction de président de l'Assemblée nationale.
Depuis samedi, il l'a reprise tambour battant: lettre aux Franciliens, tribunes de soutien d'artistes et d'économistes, interviews dans les matinales... Il n'a en revanche pas souhaité participer au débat organisé mercredi sur le plateau de France 3.
Cela suffira-t-il à faire bouger les lignes, et à sauver Claude Bartolone, entré tardivement en campagne, au mois de mai, face à une Valérie Pécresse très déterminée ?
Interrogé quelques jours après les attentats, un responsable francilien estimait auprès de l'AFP que ces derniers avaient remis en selle le candidat à la succession de Jean-Paul Huchon. "Il habite ses vêtements, il a été solide", soulignait-il.
Jeudi soir, Emmanuelle Cosse (EELV) et Valérie Pécresse tiennent aussi meeting, l'une à Paris, l'autre à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine). Le ralliement des écologistes (crédités de 7,5%) et du Front de gauche (7%) à la liste de Claude Bartolone est a priori acquis.
Peu probable sans être impossible, la réussite de Claude Bartolone constituerait incontestablement pour le PS une importante victoire politique et symbolique. La rue de Solférino table plutôt sur la conservation de trois régions: Bretagne, Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, et Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées.