Après l'échec du grenelle, la COP21 va-t-elle relever le défi des transports?
Or, en quelques années, ce programme a connu une obsolescence accélérée. Les émissions de GES du transport ont baissé depuis 2008, mais surtout du fait de la crise financière de 2008 et du marasme qui a suivi. Le trafic Poids Lourds est en 2015 toujours inférieur à celui de 2007. Les émissions unitaires des véhicules continuent à baisser tendanciellement (si les tests sont justes...) mais les véhicules électriques ne représentent que 1% des immatriculations. Pour le reste, le Grenelle a failli.
Au lieu du report modal, nous avons eu une baisse du trafic ferroviaire de fret (-40% depuis 2001). L'écotaxe PL a été abandonnée. Le trafic TGV est stable depuis 2008, et en même en légère baisse depuis 2012 malgré l'ouverture de la ligne Rhin-Rhône en décembre 2011. Après avoir progressé, le trafic TER baisse depuis 2 ans. Les transports collectifs ont rencontré un vif succès dans la plupart des grandes agglomérations, mais dans leurs périphéries, les déplacements en voiture particulière ne cessent de progresser. Pour corser le bilan, sont apparus de nouveaux services routiers: covoiturage, nouveaux services de taxi, autocars sur autoroute... Sans oublier le transport aérien low-cost qui continue sa progression sur les aéroports français.
Nous savons maintenant que la transition écologique et énergétique ne passera pas par un report modal massif vers le fer. Les marges de manœuvre qui restent à notre disposition sont réduites. L'action réglementaire sur les émissions unitaires des véhicules thermiques doit être durcie, surtout après le "scandale Volkswagen", et aussi parce que les véhicules électriques resteront longtemps minoritaires dans les immatriculations et plus encore dans le parc automobile.
L'action sur les prix. Si nous devons réduire notre consommation d'énergie et nos émissions de GES, la contrepartie logique est que les prix doivent augmenter tendanciellement. La bonne nouvelle est que nous venons d'introduire une taxe carbone en France et que la question du prix du carbone s'invite enfin dans les débats de la COP 21.
Agir sur les prix, rien de plus classique en économie. C'est moins romantique que d'annoncer le transfert des camions sur les trains et des milliers de kilomètres de LGV nouvelles, mais c'est plus réaliste. La réduction des émissions de GES passera plus par les recettes que par les dépenses publiques. C'est cela le vrai choc pour la culture française qui n'aime rien tant que l'Etat prodigue!
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