"Les orages de l'histoire", un livre sur la météo et la Révolution française
Sans les aléas climatiques qui ont frappé l'Europe et la France avant 1789, la Révolution française aurait-elle eu lieu? En pleine COP21, Frédéric Surville, médecin rochelais passionné d'histoire, publie un livre qui souligne l'impact économique et social de la météo.
Après l'orage de grêle qui a ravagé les récoltes de céréales en 1788, le prix du pain était passé à 17 sous en 1789, alors qu'un ouvrier gagnait environ 20 sous par jour. Les 60 jours de gel qui ont frappé Paris lors de l'hiver 1788-1789 et empêché tout trafic fluvial sur la Seine, entraînant une famine dans la capitale, ont-ils poussé la population à se soulever le 14 juillet suivant ?
Ces questions ont déjà été abordées par les historiens mais dans "Hippolyte ou les orages de l'histoire" (Cherche Midi), Frédéric Surville présente ces thèmes sous une forme romancée très accessible au grand public. "Un seul personnage est inventé, le héros Hippolyte, un jeune orphelin métisse initié dès 1783 à une science nouvelle, la météorologie, par son tuteur Jacob Lambertz", explique l'auteur.
"En suivant les travaux de son protecteur, qui relève les désordres climatiques, le jeune homme constate leurs répercussions économiques et sociales" sur son époque, souligne M. Surville, dont le livre est préfacé par l'historien Emmanuel Leroy-Ladurie.
De Londres à La Rochelle en passant par Paris, de l'éruption du volcan islandais Laki en 1783, qui couvrit une grande partie de l'Europe d'un épais brouillard affectant les récoltes, à la Révolution française, Hippolyte côtoie des personnalités comme Choderlos de Laclos (alors en poste à La Rochelle), le duc d'Orléans, futur Philippe-Égalité, ou encore Parker-Forth, un agent d?influence anglais très actif pendant l'été 1789, le tout sur fond d'intrigues.
Frédéric Surville a déjà signé plusieurs ouvrages collectifs, dont "Climat et révolution", qui repose sur le journal météorologique du négociant en grains et eaux-de-vie de la maison Martell, Jacob Lambertz, dont il occupe aujourd'hui la maison à La Rochelle.