«Il ne faut pas vouloir objectiver à tout prix l’art, le réduire à des œuvres matérielles (peintures, sculptures)», m’explique
Olafur Eliasson. «L’art, c’est un mode de vie, la façon dont nous nous identifions et dont nous communiquons ensemble –l’art, c’est notre mémoire et nos aspirations; pas nos monuments et nos places, mais la vie qui se déroule dans les interstices de nos bâtiments.» Alors que les responsables internationaux sont réunis au Bourget pour tenter de parvenir à un accord contraignant sur la question climatique, l’art a investi la ville au titre même de cet événement que l’on pourrait pourtant penser, de prime abord, à mille lieues de considérations artistiques. Et pourtant, il n’en est rien: l’art a bien son mot à dire dans la question du changement climatique. Pourquoi? Parce que l’art a, plus généralement, toujours son mot à dire lorsque se pose la question de transformer le réel. Et parce qu’il serait même fou de vouloir laisser le monopole de cette question cruciale aux politiques et aux scientifiques qui, quelle que soit la qualité de leur travail sur le sujet, ne peuvent pas la traiter de façon globale. Alors que les journaux évoquent, à longueur de journée, le drame climatique qui est en train de se jouer, l’illustrant par maintes données dont l’abstraction vaut incompréhension pour la quasi-totalité des gens, Olafur Eliasson veut montrer de façon concrète ce qu’il en est en
lais ...
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