Les joueurs de basket ont-ils vraiment de brefs accès de «main chaude», ce moment où le panier a l’air de mesurer un mètre cinquante de large et où marquer un lancer franc semble aussi simple que d’ouvrir une porte? Ou est-ce que les tirs obéissent à des séquences plus ou moins soumises au hasard, auxquelles nos cerveaux simiesques à l’affût de modèles cherchent après coup à imposer un ordre illusoire? Ce dernier point de vue domine chez les psychologues et les matheux depuis qu’un
célèbre article rédigé en 1985 par les chercheurs Thomas Gilovich, Amos Tversky et Robert Vallone a montré que cette supposée main chaude, si elle existe, constituait un effet trop faible pour résister à l'épreuve des tests statistiques. Mais voilà que la main chaude
refait les gros titres depuis qu’une nouvelle découverte des économistes Joshua Miller et Adam Sanjurjo menace ce consensus. Ils ne sont pas les premiers à jouer les hérétiques dans ce domaine (l’année dernière dans Deadspin,
j'ai évoqué certaines des raisons pour lesquelles l'idée de main chaude a peut-être été enterrée un peu vite). Mais eux ont trouvé quelque chose de vraiment nouveau –une faille mathématique grave dans l’étude Gilovich-Tversky-Vallone, que beaucoup de scientifiques qui passent cet article au peigne fin depuis sa parution, il y a trente ans, n’ont pas vue, moi compris. Impressionnant. Impression faussée Pour la comprendre, commençons avec un ...
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