Du boulot bordel!
Sur les chaines d'infos, à la radio, sur les réseaux sociaux ou au Café du Commerce, chacun y est allé de sa petite explication. Nous avons tout entendu : c'est la faute des socialistes, de Nicolas Sarkozy, du fait que la droite est trop à droite ou au contraire que la droite ne l'est pas assez, sans oublier celle évidente des journalistes !
Il y en a même qui ont découvert avec stupéfaction les résultats ! Les prémices d'un tel séisme ne pouvaient être ignorés tant les avertissements des scrutins passés furent nombreux.
Si nos gouvernants, de gauche comme de droite, n'ont pas vu monter la colère de nos concitoyens, c'est grave et surtout impardonnable. Pire, certains donnent même l'impression qu'ils savaient mais n'ont rien fait, se rendant ainsi complices de la montée du score du FN.
Le FN justement, la question n'est plus de savoir si stratégiquement il faut en parler ou non pour le combattre, question tellement secondaire et si loin des préoccupations des Français. Le FN, c'est en résolvant le problème de l'emploi que nous arriverons à le faire baisser.
Notre pays souffre d'un taux de chômage monstrueux et intolérable. Les mauvais résultats s'enchaînant, c'est le moral des Français qui trinque ! Se pose ainsi la question de la confiance, donnée tellement importante dans une économie mais aussi dans le "vivre ensemble" d'une nation.
Une société qui a perdu espoir dans la capacité de sa classe politique à trouver des solutions dégage un sentiment délétère souvent doublé d'un repli identitaire où l'étranger devient une cible privilégiée.
Pour de nombreux Français, la préoccupation n'est ni le "front républicain", ni le "ni-ni" et encore moins les tractations et les consignes de votes de l'entre-deux-tours. L'unique question qu'ils se posent, c'est de savoir s'ils pourront finir le mois. Tout le reste est secondaire, c'est cela la vie réelle. Même si le raccourci est facile, osons le parler vrai et disons les choses franchement : quand un homme est plongé durablement dans le chômage et ressasse en lui ce sentiment terrible d'abandon, il trouve en l'"immigré de service" un bouc émissaire idéal.
Il est donc urgent d'agir et vite. Prenons des risques, repensons le système, libérons les énergies et les initiatives. Facilitons l'entreprenariat, réformons le RSI, baissons drastiquement les charges pour aider les entreprises à embaucher, supprimons les 35 heures dans certaines branches, investissons massivement dans le numérique source de création de milliers d'emploi demain. Bref, sans prôner un libéralisme à outrance, certaines barrières idéologiques doivent rapidement sauter.
François Hollande, ayant fait le pari qu'il sera réélu en 2017 du simple fait que Nicolas Sarkozy (vainqueur de la primaire à droite) sera rejeté par les Français ce qui lui permettra de se retrouver confortablement dans un duel face à Marine Le Pen au second tour, va prôner le statut quo sur toutes ces questions pour satisfaire son aile gauche à défaut de faire les réformes nécessaires et d'entrer dans l'Histoire.
Dimanche, les Français seront certainement plus nombreux à aller voter, le FN sera toujours aussi haut, les éditorialistes continueront de débattre encore et encore sur les raisons de son score élevé et le chômage aura plus que jamais ce goût de poison pour des millions de Français et pour notre démocratie.
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