Chine: des médias français signent une tribune
Pékin reproche à la journaliste un article sur la situation au Xinjiang, dans l'ouest de la Chine, où s'affrontent les forces de l'ordre chinoises et des militants ouïghours, une minorité turcophone et majoritairement musulmane. "Tout est fait pour dissuader les médias étrangers de se rendre sur place pour rendre compte de la situation. Il est pratiquement impossible pour un journaliste de travailler au Xinjiang sans être pris en filature par des agents en civil. D'audacieux reporters sont régulièrement interpellés ou expulsés de la région", dénonce le texte. "Personne ne sait vraiment ce qui se passe non plus" au Tibet, "car les reporters ne peuvent y exercer librement leur métier, en particulier depuis de sanglantes émeutes survenues en 2008". La tribune reproche à la France une "diplomatie de paillasson", qui reflète une "priorité absolue accordée par le gouvernement français à la diplomatie économique".
Pour les signataires, "le silence" de Paris sur "les condamnations de prisonniers politiques et sur les violations de la liberté de parole (...) garantissait d'une certaine manière que Paris laisserait expulser Ursula Gauthier sans trop gesticuler". "Le ministère des Affaires étrangères français s'est contenté de deux lignes de réaction" après l'annonce de l'expulsion de la journaliste, souligne-t-il. Le Quai d'Orsay a indiqué "regretter" que le visa de la journaliste ne soit pas renouvelé. Parmi les signataires, figurent Stéphane Albouy, directeur des rédactions du Parisien/Aujourd'hui en France, Christophe Ayad, chef du service international du Monde, Matthieu Croissandeau, directeur de L'Obs, Arnaud de La Grange, chef du service international du Figaro, Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières, Marc Epstein, rédacteur en chef du service monde de L'Express, Jérôme Fenoglio, directeur du Monde, Laurent Joffrin, directeur de Libération et Michèle Léridon, directrice de l'information de l'AFP.