«Te fais pas de bile!», «T’es parano!», lance-t-on souvent à la tête des grands anxieux. Il se pourrait pourtant que les plus inquiets d’entre nous aient un petit quelque chose en plus: c’est-à-dire une plus grande capacité à classer les menaces par ordre de priorités et une meilleure réactivité face au danger. C’est ce qu’a établi une étude menée par une équipe de chercheurs français,
dont parle ici Science Daily.
Dirigés par Marwa El Zein, de l’Institut de la santé et de la recherche médicale (Inserm), les scientifiques ont analysé les réactions nerveuses de 24 volontaires. Ceux-ci devaient déterminer si des visages reconstitués numériquement exprimaient la colère ou la peur, pendant qu’étaient mesurés les signaux nerveux de leur système cérébral. Il y a eu 1.080 situations de ce type présentées. Certains des visages avaient en fait exactement le même rictus, seule la direction du regard variant. Car l’orientation des yeux recèle ici une importance cardinale.
Réflexe de survie
Si une personne vous regarde personnellement avec l’éclat de la fureur dans les yeux, le cerveau repérera la menace très vite: en 200 millisecondes. De la même manière, un œil apeuré, s’affolant vers le coin de la pièce suscitera aussi plus vivement votre attention qu’une mine réjouie. Il s’agit probablement, selon les savants, d’un vieux réflexe d’un être humain qui a dû apprendre à survivre au fil de siècles ...