Conflit en RDC : la malnutrition aiguë menace «plus d’un million d’enfants», alerte l'OMS
«Si aucune mesure immédiate n'est prise pour répondre aux besoins fondamentaux en RDC, plus d'un million d'enfants souffriront de malnutrition aiguë», a déclaré le 12 juillet Adelheid Marschang, responsable principale des urgences à l'OMS, lors d'une conférence de presse à Genève.
L’agence onusienne a mis en garde contre l'impact sur la population civile du conflit qui perdure depuis plus de deux ans entre les forces congolaises et le mouvement M23 soutenu par le Rwanda dans les régions orientales du pays. Conflit qui a provoqué la fuite d'un nombre croissant de personnes, avec 2,7 millions de déplacés dans le seul Nord-Kivu.
L’OMS a mis en avant les importantes inondations et les graves glissements de terrain, ainsi que des conflits qui couvent depuis longtemps dans d'autres régions de la RDC, ayant intensifié les besoins de la population au sein de laquelle «25 millions de personnes dépendent d’aide humanitaire», a martelé l'agence de l'ONU dans un communiqué.
Une population affamée en proie aux épidémies
«L’insécurité alimentaire généralisée, croissante et récurrente dans les zones, qui ont été le théâtre de conflits des années et des décennies durant, où nous assistons récemment à une escalade, est à l’origine de la malnutrition aiguë», a précisé Adelheid Marschang.
Cette dernière a également averti que «la population est confrontée à des épidémies de choléra, de rougeole, de méningite, de variole et de peste, toutes exacerbées par les graves inondations et glissements de terrains qui touchent certaines parties du pays».
Depuis le début de l’année, l'OMS a enregistré plus de 20 000 cas de choléra dans le pays et 65 000 cas de rougeole, dont 1 523 décès signalés, et 3 073 cas de méningite, dont 251 décès dans ce pays africain des Grands lacs. Selon Adelheid Marschang, les chiffres réels pourraient être plus élevés en raison de l’insuffisance de la surveillance de la maladie et du manque de communication des données.
L’OMS a également fait part de ses inquiétudes concernant la circulation d’un variant de la variole du singe (Mpox) en RDC, précisant que plus de 11 000 cas, dont 445 décès, sont répertoriés, avec un taux de létalité élevé de plus de 4%. «Les enfants sont particulièrement touchés par cette épidémie, avec des taux de mortalité encore plus élevés», met en garde l'OMS dans son communiqué.