Affaire Takieddine: Fogiel défend BFMTV, "journalistiquement irréprochable"
"L'antenne a comme à chaque fois travaillé en toute indépendance et a été journalistiquement irréprochable", a déclaré à l'AFP M. Fogiel.
Alors que les représentants du personnel demandent des explications, "un échange entre Marc-Olivier Fogiel et la rédaction est prévu demain" (vendredi), a indiqué la chaîne.
A l'appel de la Société des journalistes (SDJ) de BFMTV, quelques dizaines de membres de la rédaction se sont réunis dès jeudi pour discuter des suites à donner.
"Pas de vote sur une motion de défiance pour le moment, on continue d'échanger avec la direction", a commenté la SDJ auprès de l'AFP à l'issue de cette réunion.
Dans un communiqué publié sur le réseau social X jeudi matin, l'instance s'était dite "déçu(e) malgré les réponses apportées par la direction" et "exige des garanties claires et nettes sur l'indépendance de la rédaction".
"Consternées et stupéfaites", les antennes de la CGT et du SNJ avaient publié mercredi un communiqué dénonçant le "mépris de nombreuses règles déontologiques" et la "compromission" de Marc-Olivier Fogiel dans cette affaire qui "entache la crédibilité de toute la rédaction".
Mediapart allègue dans son enquête publiée mercredi que le directeur général de BFMTV et d'autres figures de la chaîne ont pris part à une "manipulation médiatique" en faveur de Nicolas Sarkozy, dans l'un des volets de la tentaculaire affaire des financements libyens de la campagne présidentielle de 2007.
Le média d'investigation publie des échanges de SMS attribués notamment à M. Fogiel et à l'attachée de presse de l'ancien président, portant sur la diffusion de la vidéo de la rétractation de l'intermédiaire Ziad Takieddine en 2020, et négociant une interview de M. Sarkozy sur la chaîne.
"Les conversations privées tronquées avec des sources ne sont pas destinées à être publiques. Elles permettent justement de tenir à distance les pressions", a également réagi M. Fogiel, qui indique s'est entretenu avec la SDJ mercredi.
Carla Bruni-Sarkozy, après son mari en octobre, a été mise en examen mardi dans cette affaire de la rétractation de Ziad Takieddine.
L'ancien chef d'Etat est suspecté d'avoir avalisé des manœuvres pour obtenir la volte-face du principal témoin à charge dans l'affaire, qui doit être jugée en 2025.