JO-2024: une foule mouillée mais enjouée pour la première épreuve cycliste dans Paris
Place de la Bastille, ponchos et parapluies sont de sortie sur le bord du parcours, s'affirmant comme les accessoires indispensables de ces débuts de JO dans la capitale mondiale de la mode.
Le long des barrières de protection se parlent toutes les langues, au point que les touristes étrangers semblent parfois supplanter les Parisiens.
Britannique de 22 ans, Isabel Lynch est venue à Paris pour assister au début des JO avec son petit copain américain.
En pleine capitale, ce parcours de 32 km - un aller-retour entre les Invalides et le bois de Vincennes - "est accessible à tout le monde", se félicite-t-elle.
"Organiser quelque chose comme ça est une bonne idée pour que tout le monde puisse voir, pas seulement les gens qui ont les moyens de payer. C'est au pied de la maison des gens, pas au milieu de nulle part", souligne-t-elle.
Telle Marie Moiroud, une habitante du chic boulevard Saint-Germain qui découvre, "super contente", l'épreuve en bas de chez elle.
Sac en bandoulière et parapluie à la main, la jeune femme de 24 ans va "rester un petit moment" dans la rue pour "en profiter".
Ceux qui travaillent peuvent en revanche en être pour quelques sueurs froides. Comme Sylvie De Castro, venue coiffer une cliente et dont la voiture se trouve de l'autre côté du boulevard barré.
"Il faut que je traverse, je ne peux pas attendre que ça finisse", dit-elle, inquiète.
Les gendarmes indiquent un passage à plusieurs centaines de mètres en amont, vers la Concorde.
Dans le 12e arrondissement en revanche, plusieurs points de passage s'ouvrent pour les riverains quand aucun coureur n'est en vue, a constaté l'AFP.
Parcours "pas très prudent"
Avec la pluie, l'état de la chaussée est au centre des débats.
"J'ai vu que les coureurs se plaignaient des premiers kilomètres car la route est vachement accidentée, mais pour le spectacle je trouve ça bien", commente Teo Gattuso, un jeune homme passionné de cyclisme.
Antoine Urlacher, venu trois jours avec sa famille, est "d'accord" avec son compatriote belge Remco Evenepoel qui avait critiqué les routes du parcours... ce qui ne l'a pas empêché de remporter l'or samedi sur le pont Alexandre III.
"Ce n'est pas très prudent pour le contre-le-montre", pour lequel le coureur prend "plus de risques et n'a pas la même stabilité", juge le visiteur bruxellois.
"Avec les passages piéton et les trous dans le sol, c'est quand même assez risqué", dit le jeune Belge de 24 ans, en montrant un revêtement rendu plus glissant par la pluie.
De fait, chez les femmes, les premières à s'élancer, de nombreuses coureuses ont chuté sur la chaussée humide, notamment la favorite américaine Chloe Dygert.
"Meilleure ambiance qu'à Londres"
Dans une ville très fréquentée où le bitume s'use donc plus vite, la municipalité dirigée par Anne Hidalgo est régulièrement pointée du doigt pour sa gestion de la voirie.
"C'est vrai que pour un évènement comme celui-ci, l'état de la route est quasi pas normal", abonde David Bonjean, un ancien cycliste amateur qui montre du doigt "trois tarmacs différents sur trois mètres".
Si le coureur "change de ligne avec ses boyaux très étroits, ce sont des risques", souligne ce Belge de 53 ans, venu avec ses parents de Wallonie.
Christian Gauthier partage ces critiques, mais il est satisfait de voir "beaucoup de gens" malgré la pluie.
"Un peu confinés" avec les mesures de sécurité autour de la cérémonie d'ouverture, les Parisiens "respirent à nouveau", savoure ce dirigeant d'entreprise installé en Suisse.
Chez les visiteurs étrangers, l'enthousiasme au premier jour officiel des Jeux est réel malgré la mauvaise météo persistante, point noir de la cérémonie de la veille.
Venu de Suisse alémanique avec sa famille, Daniela Stirnimann, qui avait "peur que tout soit bloqué" au niveau de la circulation, trouve ces débuts de JO "géniaux".
"Il y a une meilleure ambiance qu'à Londres" en 2012, estime la Suissesse.