Indonésie: les producteurs de charbon négligent les émissions de méthane, selon une étude
Responsable d'environ un tiers du réchauffement dû aux gaz à effet de serre, le méthane est une priorité pour les pays qui souhaitent réduire rapidement leurs émissions et ralentir le changement climatique.
Selon l'étude du think tank britannique Ember, seuls quatre des dix plus grands producteurs de charbon indonésiens intègrent les émissions de méthane des mines de charbon dans leur inventaire d’émissions, ce qui indique que l'impact environnemental de l'extraction du charbon dans le pays n'était pas entièrement pris en compte.
"Ne pas comprendre ou ne pas rendre compte de ces émissions de manière appropriée compromet le reporting global de développement durable d'une entreprise. Cela représente également une opportunité probablement manquée de réduction des émissions", indique l'étude.
Les émissions de méthane des mines de houille (CMM) des grandes entreprises "pourraient dépasser 8 millions de tonnes équivalent CO2, soit plus d'un tiers des émissions totales potentielles des entreprises", a précisé Ember dans un communiqué.
Les émissions de CMM de la plupart des grandes sociétés minières indonésiennes pourraient être "égales ou supérieures" à leurs émissions totales provenant de la combustion de combustibles fossiles et de l'électricité achetée, indique encore l'étude.
Le méthane de mine de houille (CMM) est un type de gaz présent dans les sites de mine en activité. Ce gaz doit être extrait de l'air de la mine de houille, aidant à améliorer la sécurité et à empêcher l'émission incontrôlée de méthane dans l’atmosphère qui a des effets importants en tant que gaz à effet de serre.
Les analystes d'Ember, think tank qui encourage l'accélération de la transition vers les énergies propres, exhortent les sociétés minières indonésiennes à commencer à prendre au sérieux l'impact des émissions de méthane afin de respecter les normes de durabilité.
"Mesurer et déclarer les émissions de méthane sera crucial dans les efforts de décarbonation des mines de charbon et pour garantir le respect des normes nationales et internationales", estime Dody Setiawan dans cette étude.
L'Indonésie qui repose en grande partie sur le charbon pour sa production d'énergie, est l'un des signataires de l'Engagement mondial pour le méthane (Global Methane Pledge) et Jakarta a indiqué s'être engagée à "prendre des mesures nationales globales pour parvenir à une réduction mondiale des émissions de méthane" d'ici 2030.