Foot: les Bleues et Hervé Renard déjà dos au mur aux JO
La médaille est l'objectif affiché de la Fédération (FFF), du sélectionneur (sur le départ en fin de tournoi) et des joueuses, dont certaines ne cachent pas leur espoir de remporter l'or. Mais, à la vue de leur début de tournoi, tout cela semble encore loin.
Contre la Nouvelle-Zélande, au 28e rang mondial, et donc largement à leur portée, les Bleues doivent reprendre confiance en montrant un meilleur visage, faute de quoi une nouvelle crise, comme celles vécue il y a un peu plus d'un an avec l'ancienne sélectionneuse Corinne Diacre, pourrait se profiler.
Déchet technique, défaillance mentale, problèmes physiques avec trois joueuses majeures touchées, peu de solidarité sur le terrain... La compétition démarre mal pour les coéquipières de Wendie Renard, blessée au quadriceps après une béquille au niveau de la cuisse gauche contre le Canada dimanche.
Après avoir passé une échographie lundi, elle a passé une IRM mardi matin, avant de faire quelques exercices en piscine.
Celle qui ne veut jamais communiquer le résultat de ses examens, était absente de l'entrainement dans l'après-midi, et a fait du vélo en salle, selon le staff des Bleues.
Interrogé en conférence de presse, le sélectionneur n'a pas voulu se prononcer sur sa présence dans le groupe des 18 mercredi.
Son éventuel forfait couplé à l'autre incertitude autour d'Eugénie Le Sommer, touchée aux adducteurs -les deux meilleures joueuses lors de la Coupe du monde en Australie- ajoutent une ombre à un tableau déjà sombre.
"Il y a trop d'erreurs techniques pour pouvoir espérer quelque chose. Le foot, notre foot, c'est de garder un maximum la balle", a déclaré dimanche soir la milieu Kenza Dali.
"Ce que j'avais à faire"
Pour cette cadre du groupe, "ce n'est pas un problème physique", ni "un problème mental": "c'est trop facile de dire ça, il faut qu'on reparle foot avant de parler mental", avait-elle insisté, le visage fermé, comme ceux de ses coéquipières.
Le jeu des Bleues, parfois rayonnant comme contre la Colombie en première période, est devenu inquiétant, tant elles sont bousculées, prises par le pressing, souvent incapables de jouer simple, préférant faire des passes longues ou vers l'arrière.
Les seconds actes sont souvent plus brouillons et sans maîtrise.
Tantôt en colère, tantôt détaché comme dimanche soir, le sélectionneur semble parfois avoir déjà la tête ailleurs, et être assez éloigné de ses joueuses, qui ont souvent loué un groupe soudé et un bon lien avec le technicien depuis un an.
"Moi, j'ai fait ce que j'avais à faire. Je n'ai certainement pas tout bien fait, mais c'est à elle d'aller chercher dans leurs tripes. Si vous jouez les Jeux olympiques et que vous n'avez pas conscience d'avoir une chance inouïe, c'est inquiétant", a-t-il lancé mardi en conférence de presse.
"L'important, ce sont les ressources que saura trouver le groupe pour avancer. Les difficultés parfois aident à se mobiliser un peu plus, à faire un peu plus d'efforts, à être plus concentrées et à ne pas renouveler ce que l'on commet comme erreurs", a-t-il insisté.
Au fil des mois, et notamment depuis l'envie de Renard de vouloir faire une pige pendant la CAN avec la Côte d'Ivoire, ou à cause de ses choix tactiques, des tensions sont-elles apparues? Ou est-ce un simple accident de début de compétition?
Entouré de son staff et de joueuses cadres comme Wendie Renard -bien que blessée-, Grace Geyoro ou Kenza Dali, l'idée sera donc de retrouver les mots pour mobiliser de nouveau les Bleues face à la Nouvelle-Zélande.
"Wendie a tellement d'expérience et de charisme qu'elle réussit à le faire facilement. Ce n'est pas donné à toutes, mais il faut que certaines se forcent", a affirmé Hervé Renard.