Le Français Twenga réclame jusqu'à 666 millions d'euros à Google, selon le média l'Informé
Aux prises avec Google depuis plusieurs années, Twenga et son actionnaire majoritaire Kwerian souhaitent obtenir "réparation" au titre d'un préjudice qu'ils estimaient dans un premier temps "entre 960 et 1.351 millions d'euros", sur la base d'un rapport du cabinet Deloitte établi début 2023, d'après le jugement du 8 juillet.
Mais l'entreprise américaine ne l'entend pas de la même oreille, et "conteste l'existence d'une pratique anticoncurrentielle", toujours selon la justice française. Aidée par les analyses du cabinet RBB, Google a remis en cause les estimations avancées par Twenga.
Twenga et Kwerian ont par la suite "réduit leurs prétentions su la base d'un nouveau rapport du cabinet Deloitte prenant en compte les analyses de RBB", indique le jugement du tribunal de commerce de Paris. Selon l'Informé, ces prétentions sont désormais situées dans une fourchette "entre 499 et 666 millions d'euros".
"Pour mieux comprendre les estimations faites par le cabinet RBB", ainsi que pour "disposer de données en vue d'affiner leur estimation du préjudice allégué", Twenga et Kwerian ont demandé la communication des données sur lesquelles s'est basé RBB, ce que la justice a ordonné à Google le 8 juillet.
Le contentieux qui lie Twenga a Google est lié à un problème plus vaste: le géant de la tech est accusé par Bruxelles d'avoir favorisé son comparateur de prix Google Shopping en rendant ses concurrents pratiquement invisibles pour les consommateurs.
Interrogé mardi par l'AFP, un porte-parole de Google considère que "cette procédure" aurait pu être "suspendue le temps qu'un arrêt définitif ait été rendu par la Cour de justice de l'Union européenne".
En 2017, l'Union européenne a infligé une amende record de 2,42 milliards d'euros à Google pour abus de position dominante sur les comparateurs de prix, une sanction que la firme conteste devant la Cour de justice de l'Union européenne.
Début 2024, Google a subi un nouveau revers avec la publication d'un avis d'une avocate générale défendant l'amende de 2,4 milliards d'euros.