Indonésie : heurts entre manifestants protestant contre une révision des règles électorales et police
Le Parlement devait annuler jeudi une décision de la Cour constitutionnelle concernant l’âge des candidats aux élections régionales qui avait rendu inéligible le plus jeune fils du chef de l'Etat, Kaesang Pangerap, 29 ans.
"Il a été officiellement décidé que la révision de la loi sur les élections régionales ne pouvait pas avoir lieu. Cela signifie que la révision d'aujourd'hui a été annulée", a dit aux journalistes Sufmi Dasco Ahmad.
Les protestataires ont mis le feu à des pneus et allumé des pétards tout en scandant des slogans contre M. Widodo, communément appelé Jokowi, qui cédera son poste en octobre prochain à son ministre de la Défense Prabowo Subianto, élu en février dernier.
Une poignée d'entre eux ont renversé une clôture autour du Parlement et ont tenté d’y entrer mais la police les a dispersés avec des canons à eau et du gaz lacrymogène, a constaté un journaliste de l’AFP.
"Je suis venu ici parce que mon pays est au bord de la destruction. Ces parlementaires ont escroqué le peuple", a confié à l’AFP Muhammad Saleh Zakaria, 64 ans.
Des manifestations ont également été signalées à Yogyakarta, Makassar, Bandung et Semarang.
"Le gouvernement espère qu’il n’y aura pas de désinformations ou de calomnies qui pourraient déclencher le chaos et la violence", a réagi devant la presse le porte-parole de la présidence indonésienne, Hasan Nasbi.
Le tollé actuel survient quelques mois après que le fils aîné de M. Widodo, Gibran Rakabuming Raka, 36 ans, a été élu le plus jeune vice-président de l’Indonésie, alimentant les accusations de népotisme.
Kaesang, le cadet des fils du chef de l'Etat, a quant à lui été pressenti pour briguer un poste important aux prochaines élections régionales.
Les alliés de Jokowi ont alors essayé de trouver un moyen de contourner l'âge minimum actuel de 30 ans que doivent avoir les candidats à ce scrutin, car Kaesang n'atteindra cet âge qu'en décembre.
"Les gens sont en colère contre la manipulation continue de notre système démocratique", a expliqué Ika Idris, un expert en politique de l'Université Monash.