Du coeur et des corps: l'ouverture des Paralympiques ravive la flamme à Paris
"Les cérémonies des Paralympiques ne sont pas aussi divertissantes que celles des Jeux olympiques en général, malheureusement, mais celle-ci, il y a quelque chose", s'est félicité auprès de l'AFP Carl Ewert, Canadien de 26 ans venu soutenir son frère membre de l'équipe de rugby fauteuil. Jacques Becker, Parisien de 74 ans volontaire pour l'événement, a l'a trouvée "bien plus poignante que celle des JO".
Seul bémol, au-delà des 35.000 spectateurs, les Paralympiques peinent toujours à attirer, en dépit d'une médiatisation accrue: cette cérémonie a réuni près de 10,2 millions de personnes en moyenne devant France 2, loin des sommets de l'ouverture des Jeux le 26 juillet, suivie en direct par 23,2 millions de téléspectateurs en moyenne.
Mais, pour cette première hors stade, les louanges pleuvent et les critiques sont clairsemées. Au Royaume-Uni, la BBC se réjouit d'une "cérémonie spectaculaire qui enflamme les Jeux paralympiques de Paris".
Cette fois, l'adhésion domine. Le journal français Le Figaro répertorie "des images fortes, égrenées dès le début, et une maîtrise à couper le souffle".
Thomas Jolly, directeur artistique des Jeux de Paris, a résumé jeudi sur la radio franceinfo sa philosophie pour ce show: "A partir du moment où on se regarde, où on se considère, on se comprend mieux (...) On se rencontre et c'est ça qui compte".
Son critiqué
L'emblématique place de la Concorde s'est transformée en piste de danse, ou en tribune pour transmettre des messages autour du handicap, avec des chorégraphies réalisées au pied de l'obélisque.
La majorité des 4.400 parasportifs installés, après leur parade sur les Champs-Elysées, le chanteur né sans bras gauche Lucky Love a donné le ton avec son titre inédit "My Ability" ("Ma capacité", tout un symbole).
Ce Français aux faux-airs de Freddie Mercury, peu connu dans son pays mais adoubé par la mégastar de la pop Lana Del Rey, fait "le lien entre les valides et les personnes touchées par un handicap", surligne le journal français Libération.
"Les corps sont sublimés, lors de chorégraphies, mêlant valides et non valides. On s'émerveille, on s'interroge, on s'émeut", loue le quotidien français Le Parisien.
Les critiques sur les réseaux sociaux se concentrent sur le son. La filiale du CIO chargée de filmer les Jeux avait déjà été égratignée pour sa captation d'images le 26 juillet. Olympic Broadcasting Services (OBS) fait cette fois état auprès de l'AFP d'un déroulé "sans problème".
France Télévisions -- qui retransmet les images d'OBS -- admet de possibles "interférences" lors de cet évènement "en plein air" à l'occasion des prises de parole des commentateurs, mais pas pendant les séquences incriminées (la première prestation de Christine and the Queens, artiste désormais genré au masculin, et le défilé des athlètes).
Rendez-vous le 8 septembre
D'autres regrets affleurent. "Quoique plus favorisé par le climat, ce défilé n'a cependant pas été tout à fait aussi rythmé que celui des sportifs descendant la Seine, le 26 juillet", regrette le journal français Le Monde. Qui met toutefois en avant la prestation de Myd, nouveau visage de la French Touch, drapé aux couleurs françaises, dont le DJ set a fait danser les Phryges, mascottes des Jeux de Paris, succès du merchandising.
Parmi les autres acteurs de cette cérémonie, on retiendra le solo touchant du danseur sud-africain Musa Motha, qui survécu à un cancer mais a dû être amputé d'une jambe, ou encore Sébastien Tellier, autre visage de la French Touch, jouant au piano "La ritournelle", son hit électro-pop suave.
La BBC a retenu l'allumage de la vasque, toujours aussi photogénique dans le ciel de Paris, et Christine and the Queens qui a conclu musicalement le show en reprenant "Born to be alive", tube disco des années 1970 du Français Patrick Hernandez.
La cérémonie de clôture se déroulera le 8 septembre au Stade de France, avec 24 artistes électro français, dont le parrain de cette scène, Jean-Michel Jarre.