Ligue 1: Denis Zakaria, nouvelle voix pour la nouvelle voie monégasque
Rien n'a été facile pour Denis Zakaria ces dernières saisons. Mais à force d'abnégation, le milieu international suisse (55 sélections, trois buts) est devenu indispensable à Monaco. A tel point que son nom est revenu comme une évidence pour l'état-major du club, lorsqu'il a fallu désigner le nouveau capitaine.
"Le sujet était important, explique l'entraîneur Adi Hütter. Mais pour nous, c'était clair. J'aime avoir mon capitaine au cœur de l'équipe, qu'il parle plusieurs langues et qu'il soit bon communicant."
Autour de Zakaria, parfait trilingue français-allemand-anglais, se sont ainsi agrégés Thilo Kehrer et Breel Embolo, également polyglottes. "Ces trois joueurs forment un bon noyau, estime Hütter. Ils font aussi très bien la relation avec le vestiaire."
Désigné une fois capitaine la saison dernière (contre Toulouse en février), Zakaria ne l'avait jamais été par le passé, "sauf en équipe nationale de jeunes", se remémore-t-il. Aussi, "pour moi, c'est quelque chose d'assez grand, reconnaît-il. C'est un privilège d'être le capitaine de Monaco cette saison."
-"Être plus lucide-"
Débarqué mi-août 2023 en Principauté en provenance de la Juventus Turin, où il n'avait évolué qu'une demi-saison (janvier à juin 2022) avant d'être prêté, sans succès, à Chelsea (11 matches disputés dont 7 comme titulaire et 1 but inscrit en C1 contre Zagreb en 2022-2023), Denis Zakaria n'avait pourtant pas le profil d'un capitaine à son arrivée.
Toutefois, Hütter, qui l'avait eu sous ses ordres aux Young Boys de Berne puis au Borussia Mönchengladbach, savait le joueur de devoir qu'il est. Il a poussé à son recrutement. Monaco a déboursé 20 millions d'euros pour densifier un milieu orphelin d'Aurélien Tchouameni. Zakaria s'est relancé. Et Monaco a enfin retrouvé la Ligue des champions.
Joueur agressif au physique imposant, souvent enclin à discuter avec les arbitres, Zakaria s'est fait remarquer la saison dernière: 13 avertissements, dont deux qui ont mené à des exclusions contre Marseille et Lorient, en 25 matches de L1. Le Suisse a cumulé cinq matches de suspension.
Désormais, son nouveau statut d'interlocuteur privilégié du corps arbitral l'oblige à s'assagir. "Je vis ça bien, vu que j'aime bien parler avec les arbitres pour défendre mon équipe et mes coéquipiers, sourit-il. C'est sûr qu'il faut être plus lucide que l'année dernière. Il faut parler plus tranquillement. J'apprends. Cela vient avec le temps."
-"Monter en puissance"-
Leader exemplaire et incontournable à Monaco, il l'est aussi en sélection. D'ailleurs, bien qu'un claquage à la cuisse l'ait éloigné des terrains dès la fin avril, le sélectionneur suisse, Murat Yakin, n'a pas hésité à le convoquer pour l'Euro alors qu'il était convalescent.
Ses uniques 22 minutes disputées en prolongation contre l'Angleterre en 8e de finale de la compétition n'ont pas empêché la "Nati" de se faire éliminer aux tirs au but (0-0 a.p., 6 t.a.b. à 5). Mais elles prouvent l'importance de Zakaria au sein d'une sélection pour laquelle il s'investit pleinement.
"Mais avant de discuter de tout ça avec mon coach en équipe nationale, l'important, c'est vraiment d'être focus sur ce match de Lens", recentre-t-il.
Car collectivement, Monaco veut valider son bon début de saison par une victoire contre Lens. "On est dans une continuité, indique Zakaria. On a un bon groupe, qui vit bien. Les nouveaux joueurs se sont super bien intégrés. On travaille bien. C'est assez facile de pouvoir bien jouer."
Sur un plan plus personnel, Zakaria entend encore "monter en puissance après (sa) blessure" afin de continuer à être le leader désigné par sa direction. "Je me sens de mieux en mieux et contre Lens, j'espère être encore meilleur qu'avant", conclut-il.