Stellantis en quête du successeur de Carlos Tavares, qui va partir début 2026
Il s'agit, poursuit-il, de "recentrer la société sur ses principales priorités opérationnelles et de s'attaquer avec détermination aux défis mondiaux auxquels le secteur automobile est confronté".
Le groupe a notamment nommé Doug Ostermann, jusqu'à présent directeur des opérations en Chine, au poste de directeur financier où il remplace Natalie Knight. Cette dernière, précise Stellantis dans un communiqué, va quitter le groupe.
Autre départ, celui d'Uwe Hochgeschurtz qui dirigeait la région Europe. C'est Jean-Michel Imparato qui prend la suite.
Par ailleurs, Antonio Filosa remplace Carlos Zarlenga - sa prochaine affectation sera annoncée ultérieurement - au poste de directeur des opérations pour l'Amérique du Nord, tout en conservant ses fonctions actuelles de patron de la marque Jeep.
Le groupe a également décidé de rattacher la gestion de ses approvisionnements à la direction industrielle, et plus à celle des achats "pour davantage de performance commerciale".
"Dans cette période de transformation darwinienne pour l'industrie automobile, notre devoir et notre responsabilité éthique sont de nous adapter et de nous préparer pour l'avenir, mieux et plus rapidement que nos concurrents, afin d'offrir à nos clients une mobilité propre, sûre et abordable", a relevé M. Tavares.
De son côté, John Elkann, président du conseil d'administration, a assuré du soutien "unanime" des administrateurs envers M. Tavares et la redistribution des rôles opérée.
"Nous sommes convaincus que ces étapes de simplification de notre organisation renforceront notre équipe de direction dans ses efforts pour rétablir les performances de la société à des niveaux de référence dans son secteur", a-t-il relevé.
Difficultés
Car le groupe aux quinze marques traverse une passe difficile.
Il a annoncé fin septembre une nette révision à la baisse de son objectif de marge opérationnelle, estimée désormais entre 5,5% et 7%, contre "deux chiffres" auparavant, pour l'année 2024.
Stellantis, qui produit aussi bien des Chrysler que des Citroën, Fiat, Jeep, Dodge, Lancia, Opel, Peugeot, Ram ou Vauxhall, a publié en juillet un résultat en forte chute au premier semestre, handicapé notamment par une baisse de 18% des ventes en Amérique du Nord, la machine à cash du groupe.
Et, au troisième trimestre, elles ont encore chuté de 20% sur un an en Amérique du Nord.
Après avoir enchaîné les trimestres record, Stellantis a pris finalement acte récemment d'une "détérioration" globale du marché automobile et de difficultés particulières sur le marché américain, avec des stocks de véhicules trop importants.
Mais "ce n'est pas Stellantis qui est (en difficulté), isolé au milieu de l'industrie automobile (...). C'est Stellantis, Volkswagen, BMW, Mercedes, et ce n'est probablement pas fini", avait souligné M. Tavares il y a une semaine lors d'une visite de l'usine historique de Peugeot à Sochaux (Est de la France).
A cette occasion, le patron portugais avait aussi indiqué qu'il pourrait prendre sa retraite en janvier 2026.
"En 2026, la personne qui vous répond aura 68 ans, c'est un âge raisonnable pour prendre sa retraite. C'est l'option", avait-il déclaré à des journalistes.
Le groupe a indiqué dans son communiqué nocturne que le processus d'identification de son successeur dès la fin de son mandat de cinq ans, en janvier 2026, était désormais formellement lancé.
Il a été confié à un comité spécial du conseil d'administration, qui doit achever ses travaux au quatrième trimestre 2025.
Stellantis est issu de la fusion en 2021 de Peugeot-Citroën et de Fiat-Chrysler.
Avant de piloter la création de Stellantis en janvier 2021, Carlos Tavares était devenu patron du conseil de PSA en mars 2014, seulement deux mois après avoir intégré le groupe. Il arrivait de chez Renault (2011-2013), où il a commencé sa carrière en 1981 mais était parti chez Nissan en 2004.
Dans les échanges électroniques après la fermeture des marchés, l'action Stellantis progressait de 0,36% à la Bourse de New York.