Rallye : Sébastien Ogier, impérial sur son Monte-Carl’ pour une 10e victoire record
Sur "ses" routes du sud-est de la France qu'il connaît presque par coeur, l'enfant du pays ne cesse de repousser les limites sur l'épreuve qui lui "a transmis le virus du sport".
Avec désormais dix victoires au compteur (une en Intercontinental Rally Challenge (IRC) en 2009 et neuf en WRC), le natif de Gap (Hautes-Alpes) améliore un record qu'il détient déjà depuis 2023, quand il a dépassé au palmarès de l'épreuve monégasque son compatriote Sébastien Loeb (huit victoires).
"Je ne sais pas par où commencer... quel week-end !", a-t-il savouré sous le soleil des Alpes-Maritimes. "Je pense que ma bonne étoile, mon oncle, que nous avons perdu il y a un an m'a accompagné tout ce week-end", a-t-il aussi dit, ému.
Grâce à ce triomphe, Ogier, 41 ans, égale aussi le record de neuf succès détenu par Loeb sur un même rallye dans la catégorie WRC.
Très régulier depuis le départ jeudi soir, le Français a pris les rênes du "Monte-Carl'" vendredi après-midi, assurant ensuite sa position jusqu'à l'arrivée aux abords du légendaire col de Turini, près de Monaco.
L'octuple champion du monde, qui ne dispute cette année encore qu'une saison partielle avec Toyota, n'a toutefois jamais compté plus de 25 secondes d'avance sur son premier poursuivant.
Fourmaux sans faute
Derrière lui, tout restait encore à jouer pour le podium samedi soir car, au classement général provisoire, moins de sept secondes séparaient le deuxième du quatrième.
Dimanche, c'est finalement le Gallois Elfyn Evans (Toyota) qui a eu le dernier mot, en terminant deuxième devant Adrien Fourmaux qui, lui, égale son meilleur classement en WRC.
Pour ses débuts avec Hyundai au plus haut niveau, Fourmaux a mené la flotte du constructeur sud-coréen une bonne partie du week-end. Il termine mieux classé que ses deux coéquipiers champions du monde, l'Estonien Ott Tänak (5e) et le Belge Thierry Neuville (6e).
"On va essayer de garder la tête sur les épaules, on a juste fait une belle course", a tempéré le Nordiste de 29 ans, qui a tout de même vu sa première victoire dans l'élite se profiler dimanche matin, grâce à un choix audacieux de pneus. Il a toutefois préféré jouer la sécurité sur la dernière spéciale, pour s'assurer un sixième podium dans la catégorie reine.
Ott Tänak (champion 2019), revenu samedi comme un boulet de canon dans la bataille, finit juste derrière le double champion du monde 2022-2023 Kalle Rovanperä (Toyota), quatrième pour son retour à plein temps.
Le tenant du titre belge Thierry Neuville, vainqueur de l'édition 2024 du Rallye Monte-Carlo, se classe sixième à l'issue d'un week-end cauchemardesque lors duquel il a connu plusieurs déconvenues.
Ogier, le titre dans le viseur ?
Au total, quatre champions étaient alignés au départ du Rallye Monte-Carlo, une première depuis vingt ans.
Avec sa victoire, Ogier prend logiquement la tête du championnat. De quoi cultiver déjà ses espoirs de neuvième titre pour égaler la légende Loeb ?
"Il y a peu de chance que ça arrive – voire pas de chance du tout", a-t-il rétorqué plus tôt cette semaine dans un entretien à l'AFP.
Et pour cause, le multi-champion entame désormais une "pause assez longue" loin des rallyes, a-t-il dit, sans donner davantage de détails sur son programme partiel cette année.
L'an dernier, le Français s'était battu pour le sacre quasiment jusqu'au bout de la saison, mais avait disputé dix rallyes sur treize – contre sept rallyes seulement (sur 14) envisagés cette année.
Et pense-t-il déjà à améliorer sa marque l'an prochain sur "son" rallye ? "Je suis plus proche de mon dernier Monte-Carlo que de mon premier", a-t-il reconnu dimanche. "On verra, s'arrêter ici là-dessus serait pas mal, mais je suis incapable de dire si je serai encore là l'année prochaine".
La deuxième manche de la saison se tiendra en Suède (13-16 février) pour une épreuve 100% enneigée à quelques centaines de kilomètres du cercle polaire.