Wall Street termine la semaine dans le rouge, craignant un rebond de l'inflation
Le Dow Jones a reculé de 0,99%, l'indice Nasdaq a lâché 1,36% et l'indice élargi S&P 500 a perdu 0,95%.
"De toute évidence il y a eu deux facteurs" qui ont tiré les cours à la baisse, a expliqué à l'AFP Peter Cardillo, de Spartan Capital Securities, en citant "d'une part, les données sur l'emploi" et de l'autre l'indice de confiance des consommateurs.
Le taux de chômage a encore reculé en janvier aux Etats-Unis pour atteindre 4%, un niveau considéré comme celui du plein emploi, selon les données publiées vendredi par le département du Travail. Les analystes l'attendaient inchangé à 4,1%, d'après le consensus des analystes compilé par Briefing.com.
Dans le même temps, le pays a continué de créer des emplois (+143.000), mais moins qu'attendu par les analystes (autour de 155.000).
"Le problème est que nous avons vu le salaire horaire augmenter", ce qui constitue une "préoccupation" pour les investisseurs "car il était relativement stable au cours des derniers mois", a relevé Peter Cardillo.
"L’augmentation du salaire horaire moyen (...) est de bon augure pour les dépenses de consommation" mais "peut être interprétée comme un indicateur d'inflation stable qui empêchera une nouvelle baisse des taux de la Fed", a souligné dans une note Patrick O'Hare.
L'institution monétaire américaine répond à la double mission d'assurer à la fois la stabilité des prix - avec une cible d'inflation autour de 2% - et le plein emploi.
Lors de sa dernière réunion en janvier, la Fed a opté pour laisser ses taux inchangés, dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50%.
En parallèle, les acteurs de marché ont accueilli avec pessimisme le tassement de la confiance des consommateurs, selon un indicateur publié vendredi, le premier depuis l'investiture de Donald Trump.
L'indice évaluant cette confiance a reculé à 67,8% en février, contre 71,1% un mois plus tôt (chiffre révisé à la baisse), atteignant son plus bas niveau depuis juillet 2024, selon l'estimation préliminaire de l'Université du Michigan.
Les analystes l'attendaient nettement plus haut, à 71,3%, selon le consensus compilé par Briefing.com.
"De nombreux consommateurs semblent inquiets d'être à nouveau confrontés à une inflation élevée dans l'année à venir", remarque la directrice de l'enquête, Joanne Hsu, citée dans le communiqué.
Elle évoque la "perception" parmi les sondés qu'il est "peut-être trop tard pour éviter l'impact négatif des droits de douane" mis en place par Donald Trump.
L'enquête a été close au 4 février, deux semaines après le début du deuxième mandat du républicain, qui a notamment imposé 10% de droits de douane additionnels sur les produits venant de Chine. TRANSI
Selon des informations de presse parues vendredi, Donald Trump aurait annoncé à des membres des Républicains son intention d'imposer des droits de douane "réciproques" sur de nombreux pays, ce qui constituerait une montée en puissance de sa guerre commerciale.
Côté indicateurs, Wall Street attend la semaine prochaine la publication les indices de prix à la consommation, à la production, et les chiffres des ventes aux particuliers.
Dans ce contexte, sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d'État américains à dix ans s'est nettement tendu à 4,49% contre 4,43% la veille en clôture.
Ailleurs au tableau des valeurs, plusieurs résultats ont agité les investisseurs.
La plateforme de réservation de voyages Expedia s'est envolée (+17,27%), poussée par de meilleures performances qu'attendu au quatrième trimestre grâce à une hausse des réservations.
Amazon a reculé de 4,05% malgré la publication d'un chiffre d'affaires de 187,8 milliards de dollars au quatrième trimestre et un bénéfice net de 20 milliards de dollars, quasiment le double qu'un an plus tôt.
La compagnie de services de cybersécurité sur le cloud Cloudflare a bondi de 17,76% grâce à un chiffre d'affaires en nette augmentation (+27%) au quatrième trimestre.
L'action du développeur et éditeur américain de jeux vidéo Take-Two Interactive s'envolait elle de plus de 14% après que l'entreprise a présenté ses prévisions pour l'année en cours et a notamment réaffirmé que le sixième opus de son titre-phare Grand Theft Auto sortirait à l'automne.