Victoires de la musique: Zaho persiste et signe, Pierre Garnier séduit
La prestigieuse récompense de la meilleure artiste féminine a été décernée à Zaho de Sagazan, déjà multirécompensée lors de l'édition précédente. Cette année, la révélation se confirme: à 25 ans, l'artiste s'affirme comme une figure incontournable de la scène française, avec une renommée qui dépasse les frontières.
"Vous me faites un bien fou, si je peux vous faire un peu de bien avec mes chansons, j'en suis ravie", a-t-elle déclaré.
Elle faisait face notamment à Santa, artiste la plus nommée (4 nominations) pour cette 40e édition: l'interprète de "Recommence-moi" a remporté la Victoire du meilleur album pour son premier opus à succès, porté par sa voix puissante.
Amatrice de scénographies spectaculaires, Santa a ouvert le bal des prestations live, suspendue dans les airs, la tête en bas.
Du côté de la jeune scène, Solann a été sacrée révélation féminine et Pierre Garnier s'impose comme révélation masculine. Le gagnant de la Star Ac en 2024, devenu rapidement le chouchou du grand public, est également reparti avec la Victoire de la chanson originale pour "Ceux qu'on était".
"C'est la concrétisation de cette année de folie. Ça me motive pour continuer et pour ne jamais lâcher", a-t-il dit en coulisses.
Cette édition anniversaire, diffusée sur France 2 en direct de la Seine musicale, est présidée par Alain Souchon, qui a interprété avec ses fils Pierre Souchon et Ours sa "Foule sentimentale". Ce tube récompensé en 1994 et 2005 fait partie de l'album de souvenirs de cette cérémonie qui célèbre ses 40 ans.
Le très attendu trophée du meilleur artiste masculin doit encore être attribué.
L'air des JO
Les cérémonies d'ouverture et de clôture des Jeux, avec Thomas Jolly et Victor le Masne à la baguette, qui faisaient figure d'invitées surprises, sont reparties avec la Victoire du meilleur concert.
La magie des compétitions estivales flotte sur cette édition: les nommés Lucky Love, Zaho de Sagazan, Yseult, Philippe Katerine et Santa ont en commun d'avoir participé à cet événement planétaire.
Distinguée côté "création audiovisuelle", la série documentaire "DJ Mehdi: Made in France", réalisée par Thibaut de Longeville, a obtenu la première récompense de la soirée.
Elle retrace le parcours éclair du compositeur, décédé accidentellement en 2011 à l'âge de 34 ans, qui a contribué à l'émergence des scènes rap et électro.
Au cours de la soirée présentée par Léa Salamé et Cyril Féraud, Sylvie Vartan, qui a fait ses adieux à la scène fin janvier à 80 ans, ainsi qu'Eddy Mitchell, 82 ans et 40 albums solo au compteur, ont tous les deux reçu une Victoire d'honneur.
"Effet accélérateur"
Grand-messe qui promeut la diversité dans la chanson française depuis ses débuts en 1985 au Moulin rouge, les Victoires ont été accusées d'entre-soi et d'un manque de représentativité, en particulier du hip-hop.
En réponse, le système de vote a été refondu depuis l'édition 2024. Il prévoit deux tours, dont un second réunissant un jury de 32 personnes, sans les labels.
"Ça répond aux critiques qui ont été faites et ça permet d'éviter que les Victoires reviennent aux plus forts ou aux plus malins", a estimé auprès de l'AFP Vincent Frèrebeau, président des Victoires.
L'année dernière, la star Aya Nakamura avait été sacrée artiste féminine et le spécialiste de la drill Gazo reconnu artiste masculin, ex æquo avec Vianney.
Sans compter la série sur DJ Mehdi, l'édition 2025 fait plus pâle figure, avec trois rappeurs pour quatre nominations: le jeune prodige de la mélodie Tiakola, le poids lourd Gims et Shay, performeuse hors pair.
Même imparfaites, les Victoires demeurent une vitrine de la variété scrutée par la filière et, pour les artistes, une reconnaissance ou une rampe de lancement.
"C'est un effet accélérateur de malade" et "ça peut faire basculer" une carrière, assure M. Frèrebeau.