Lady Gaga met le feu à Rio pour un méga-concert gratuit
"Brésil, vous m'avez tellement manqué", a crié la popstar américaine avant d'entonner un de ses plus grands succès, "Poker Face", sur un échiquier monumental, un des décors grandioses de ce show de deux heures.
La chanteuse de 39 ans est entrée en scène avec une vingtaine de minutes de retard sur l'heure prévue, juchée à plus deux mètres de haut sur la traîne interminable d'une robe écarlate qui, en s'ouvrant, a dévoilé une cage verticale dans laquelle étaient cachées ses danseuses, pour "Bloody Mary".
Lady Gaga a ensuite enchaîné avec "Abracadabra", un des titres phares de son dernier album, "Mayhem", lancé en mars.
Au milieu de la chanson, elle a enlevé la robe rouge, laissant apparaître une autre qu'elle portait en dessous aux couleurs du Brésil: vert, bleu et jaune.
Invasion de "petits monstres"
"J'ai séché plusieurs jours de cours à la fac pour venir ici, Lady Gaga est tout pour moi, je suis fan d'elle depuis 2008", dit à l'AFP Walter Segundo, étudiant de 23 ans arrivé mardi depuis Sao Luis, dans l'Etat brésilien du Maranhao (nord-est), à près de 3.000 kilomètres de Rio.
Tout au long de la semaine, les "little monsters" (petits monstres), surnom affectueux des fans de la chanteuse américaine de 39 ans, ont afflué dans la ville célèbre pour son carnaval qui attire des centaines de milliers de touristes du monde entier.
La mairie de Rio a affirmé sur X que 2,1 millions de personnes ont assisté au concert à Copacabana, davantage que les 1,6 million pour celui de Madonna au même endroit il y a un an, même si ces chiffres ont été contestés par certains spécialistes qui les ont jugés exagérés.
Les autorités municipales, qui espèrent par ailleurs des retombées économiques de plus de 100 millions de dollars, souhaitent pérenniser cette tradition du méga-concert gratuit en mai, afin de stimuler le tourisme lors d'une période considérée comme basse saison.
Le maire Eduardo Paes a déjà laissé entendre qu'il comptait faire venir le groupe de rock irlandais U2, sans préciser de date.
Pour le concert de Lady Gaga samedi, un impressionnant dispositif de sécurité a été déployé, avec plus de 5.000 agents, des drones et des caméras de vidéosurveillance à reconnaissance faciale.
Fin d'une longue attente
L'interprète de "Bad Romance" était censée être une des têtes d'affiche du festival Rock in Rio en 2017, mais avait été contrainte d'annuler à la dernière minute pour des raisons de santé, ce qu'elle n'a pas manqué de rappeler samedi.
"Vous m'avez attendue, vous avez dû vous demander pourquoi j'ai mis tant de temps à revenir, mais j'étais en train de guérir, de reprendre des forces (...) Maintenant, je suis prête et je vais tout donner pour vous", a-t-elle déclaré, émue aux larmes, lors d'un discours au milieu du concert.
"Ce soir, nous écrivons l'histoire", a-t-elle lancé, alors que le public "Gaga, eu te amo" (Gaga, je t'aime en portugais).
Et avant "Born this way", la diva pop tenu à saluer tout particulièrement "la communauté LGBTQ du Brésil", au sein de laquelle elle compte un grand nombre de fans.
Ce titre est le préféré d'Alan Jones, venu de l'Etat de Santa Catarina (sud), inspirant un dessin qu'il s'est fait tatouer sur le bras gauche.
"C'est grâce à cette chanson que j'ai commencé à m'accepter tel que je suis", confie ce coiffeur qui fêtera ses 30 ans la semaine prochaine.
"La dernière fois que je suis venue ici, nous étions amis, mais maintenant, nous sommes de la même famille", a résumé Lady Gaga, assise au piano avant de chanter en fin de concert "Shallow", la ballade du film "A Star is born", dans lequel elle était à l'affiche avec Bradley Cooper.
Et après le rappel, les fans ont continué à chanter pendant de longues minutes a cappella le refrain de "Bad Romance".