Haute-Marne: une surveillante tuée au couteau, un collégien arrêté
"Alors qu'elle veillait sur nos enfants à Nogent, une assistante d'éducation a perdu la vie, victime d'un déferlement de violence insensé", a réagi le président Emmanuel Macron sur X. "La Nation est en deuil et le gouvernement mobilisé pour faire reculer le crime", écrit encore le chef de l'Etat.
L'assistante d'éducation du collège Françoise Dolto de Nogent, âgée de 31 ans, a été touchée "par plusieurs coups de couteau" peu avant 08H00, "à l'arrivée des élèves au moment d'un contrôle visuel des sacs en présence de la gendarmerie", a indiqué le rectorat dans un communiqué. Elle n'a "malheureusement pas survécu à ses blessures".
L'adolescent, âgé de 14 ans selon le procureur, a été placé en garde à vue à la gendarmerie de Nogent, a précisé la préfecture.
Le suspect, immédiatement maîtrisé par les gendarmes présents, est "un collégien de l'établissement" selon les premières informations disponibles, précise le rectorat.
L'académie de Reims a déployé une équipe mobile de sécurité sur place et va mettre en place d'une cellule de soutien psychologique mardi après-midi. Les élèves ont été confinés le temps de l'intervention des forces de l'ordre.
Ce contrôle de sacs était "prévu de longue date" conjointement avec la gendarmerie, "dans le cadre de la circulaire Retailleau-Borne", a précisé le rectorat.
Des contrôles aléatoires de sacs ont été mis en place après une rixe en mars qui avait provoqué la mort d'un jeune de 17 ans devant un lycée en Essonne.
Le ministre de l'Intérieur avait alors promis davantage de "dissuasion et de sanctions" aux abords des établissements scolaires.
"Pas des vigiles"
La ministre de l'Éducation Elisabeth Borne a exprimé sur X "tout (son) soutien à la victime et à ses proches", annonçant qu'elle se rendait à Nogent "en soutien à l'ensemble de la communauté scolaire et des forces de l'ordre".
"La menace des armes blanches chez nos enfants est devenue critique" et "il nous revient de faire de ce fléau répandu partout, un ennemi public", a fait valoir mardi le Premier ministre, François Bayrou.
Fin mai, la vice-présidente de l'Assemblée Naïma Moutchou, qui a remis à François Bayrou un rapport sur la détention d'armes blanches par des mineurs estimait qu'elle est devenue "un phénomène" concernant "n'importe quel territoire" et des profils variés. Elle évoquait notamment des élèves souhaitant "se défendre", lorsqu'ils sont harcelés par exemple, mais aussi ceux qui sont "dans une logique de rixes, de bandes" ou ceux qui ont "des terrains psychologiques fragiles".
"Pas une semaine sans qu'un drame frappe l'école", a dénoncé la cheffe de file de l'extrême droite Marine Le Pen sur X, déplorant "banalisation de l'ultraviolence, encouragée par l'apathie des pouvoirs publics à y mettre fin".
A gauche, l'Insoumise Clémence Guetté, vice-présidente de l'Assemblée nationale a exprimé son "soutien" aux proches de la victimes, "à ses collègues et à toute la communauté éducative".
L'agression a également suscité l'émoi au sein de la communauté éducative.
Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, premier syndicat des collèges et lycées, a exprimé son émotion mais aussi sa "colère de penser qu'une AED (assistante d'éducation) était ainsi exposée, alors même que les AED ont une mission éducative et non pas de vigiles devant les établissements".
"Notre collègue (...) faisait simplement son métier en accueillant les élèves à l'entrée de l'établissement", a souligné Elisabeth Allain-Moreno, secrétaire générale du syndicat SE Unsa.
"Un contrôle des sacs était pourtant en cours... Comme quoi, tout ne sera jamais sécurisable et c'est bien sur la prévention que la réflexion doit être menée", a-t-elle ajouté.
Fin avril, au lendemain d'une attaque mortelle dans un lycée à Nantes, le Premier ministre François Bayrou avait annoncé "une intensification des contrôles (...) aux abords et au sein des établissements scolaires".
Le ministère de l'Intérieur a indiqué mardi qu'entre le 26 mars et le 26 mai, 6.000 contrôlés ont entraîné la saisie de 186 couteaux et entraîné 32 gardes à vue.
bj-slb-cnp-mca/cnp/pta