À Aurillac, cette députée LFI témoigne des horreurs de la guerre après son voyage dans la bande de Gaza

Elle faisait partie de la délégation de parlementaires Insoumis s’étant rendue au sud de la bande de Gaza pour afficher son soutien au peuple palestinien. À Aurillac, ce mercredi 10 avril, la députée Alma Dufour a témoigné des horreurs de la guerre Israël-Hamas.

« Les rations ne suffisent pas vraiment à la survie, donc les parents se privent pour leurs enfants. Il n’y a pas d’eau potable, que de l’eau en bouteille, déplore-t-elle. Selon l’OMS, ils reçoivent trois fois moins que ce qu’ils devraient recevoir en quantité d’eau. Les femmes se rasent la tête parce qu’elles ne peuvent plus se laver la tête… »

Invitée par le collectif Cantal Palestine solidarité, mercredi 10 avril, à Aurillac, Alma Dufour a partagé son expérience. En février, la députée LFI de Seine-Maritime s’est rendue quelques jours au sud de la bande de Gaza. Elle voyageait avec une délégation d’une dizaine de parlementaires de la Nupes. Formé par Éric Coquerel, autre député LFI, ce groupe d’élus de gauche a tenu une conférence de presse au poste-frontière de Rafah, entre l’Égypte et le territoire palestinien, afin d’appeler au « cessez-le-feu immédiat et permanent » entre Israël et le Hamas.

Assez logiquement, Alma Dufour et ses collègues parlementaires n’ont pas obtenu les autorisations pour passer la frontière. Cantonnés dans la zone militarisée du Sinaï, côté Égypte, ils ont néanmoins pu visiter des entrepôts d’aide humanitaire.

« À l’époque, seulement 5 % des besoins de la population palestinienne arrivaient à rentrer dans la bande de Gaza. On nous a montré le hangar avec tout ce qui avait été rejeté par l’armée israélienne. Cela fait beaucoup de choses », soupire-t-elle, citant « des frigos pour médicaments », « des bouteilles à oxygène », « des kits médicaux d’urgence envoyés par la France » ou même « des jouets pour enfants, sous prétexte qu’ils étaient acheminés dans des caisses en bois pouvant servir d’arme ».

Alma Dufour a également rencontré des médecins français qui repartaient de la bande de Gaza. Dont le professeur Raphaël Pitti, « qui nous parlait d’une situation sanitaire absolument intenable, que même lui n’a pas pu supporter ». À Rafah, « 25.000 personnes vivent dans l’hôpital », rapporte-t-elle. « Ils n’ont tellement pas de morphine qu’ils doivent choisir s’ils la donnent à des enfants qui ont reçu une balle ou à des enfants dont la jambe a été arrachée par un bombardement… »

Romain Blanc

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