"Un garçon drôle, généreux et solaire" : des centaines de personnes à la marche blanche en hommage à Shemseddine
Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées ce vendredi 12 avril à Viry-Châtillon (Essonne), huit jours après la mort de l'adolescent tué près de son collège par quatre personnes.
Huit jours après le passage à tabac de Shemseddine devant son collège de Viry-Châtillon, dans l'Essonne, plusieurs centaines de personnes lui ont rendu hommage lors d'une marche blanche organisée en son honneur, vendredi 12 avril.
"Vos gestes de solidarité, votre présence bienveillante nous auront été d'un soutien inestimable", a remercié la mère du collégien dans un message lu par une cousine de la famille à la fin de la marche. "Shemseddine a été un garçon drôle, généreux et solaire", a salué le maire Jean-Marie Vilain. Environ 2.000 personnes ont pris part au cortège, selon la municipalité.
Violence "banalisée"À la fin de la marche, des ballons blancs et des oiseaux ont été lâchés en hommage au jeune homme. Plusieurs adolescents sont vêtus de t-shirt blancs, avec les inscriptions "Repose en paix Shemseddine" ou "Justice pour Shems".
Céline-Hélène Drapier, 52 ans, est venue avec son fils de 7 ans, mais son aîné de 15 ans, en 3e au collège Les Sablons et ami de Shemseddine, n'a pas pu venir.
Shemseddine était "notre petit soleil", se rappelle Rania, 15 ans, venue avec ses amies Neila, 14 ans, et Aicha, 16 ans. Toutes les trois sont venues "rendre hommage" et espèrent "que ça ne recommence pas, les bagarres, la violence". Une mère de famille explique à l'AFP désirer "une prise de conscience" des jeunes "sur ce qu'il faut faire et ne pas faire".
"Ça ne serait pas arrivé si la violence n'était pas banalisée", dénonce Katia Dos Santos, 43 ans, venue avec ses deux fils "pour soutenir la mère" de Shemseddine. Son aîné était dans la classe du jeune homme et ces derniers jours "ont été très compliqués pour lui", raconte-t-elle, les larmes aux yeux.
"Crime d'honneur"Shemseddine a été roué de coups jeudi 4 avril près de son collège pour un différend lié à une jeune fille. Quatre jeunes hommes, trois mineurs et un majeur, ont été mis en examen pour assassinat dans la nuit de dimanche à lundi après sa mort. Parmi eux, deux frères, qui auraient sommé plusieurs garçons de cesser leur correspondance avec leur sœur "sur des sujets relatifs à la sexualité", "craignant pour sa réputation et celle de leur famille", selon les premiers éléments de l'enquête.
L'adolescente, âgée de 15 ans, a quant à elle été mise en examen pour abstention volontaire d'empêcher un crime. Elle a fait l'objet d'une mesure de placement dans un établissement éducatif et d'une interdiction de paraître en Essonne. "Il n’y a pas de crime d’honneur, il n’y a que des crimes d’horreur", a souligné le garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti à l’Assemblée nationale, mardi 9 avril.
Avec AFP