À Cusset, une équipe de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) ne veut pas être condamnée à la promiscuité
Installée dans une maison de ville à Cusset, l’Unité éducative de milieu ouvert de la Protection judiciaire de la jeunesse est à l’étroit. L’équipe tire la sonnette d’alarme dans une lettre adressée à la direction territoriale.
Absence d’alarme à incendie en état de marche, manque d’isolation phonique permettant de mener des entretiens dans la confidentialité, accès aux personnes à mobilité réduite… Les personnels de l’Unité éducative de milieu ouvert de Cusset (UEMO) de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) estiment faire face « à une crise majeure » en raison de l’exiguïté des locaux qu’ils occupent dans une maison du centre-ville, rue de la Constitution.
« Il faut faire des travaux maintenant, affirme Carlos Lopez, cosecrétaire de la section Auvergne du SNPES-PJJ-FSU (*). Il y a urgence. »
Une promesse de déménagementAprès avoir listé les dysfonctionnements dans une lettre collective, une délégation a rencontré la directrice territoriale Auvergne de la PJJ, Magali Chanal, venue sur site vendredi 12 avril. Un site promis à un projet de déménagement, toujours d’actualité selon la direction.
« L’UEMO de Cusset est une de nos priorités en Auvergne. On se préoccupe de ce déménagement depuis plusieurs mois. On a encore visité quelque chose à Vichy, fin mars. On attend une validation de notre administration. »
Des devis en coursDans l’attente, la PJJ affirme mettre en œuvre des « mesures correctives » sur le site occupé. « Une porte extérieure a été changée et la pose d’un visiophone est à l’étude. Concernant l’alarme, un devis est en cours », poursuit Magali Chanal qui envisage de revenir dans le service cussetois dans un mois pour faire un point sur la situation avant la visite de la directrice interrégionale Centre Est, Christine Lestrade, annoncée en juin, sur le sujet immobilier.
Composée d’une dizaine de personnes (éducateurs, psychologue, assistante de service social), l’équipe demande aussi à ce que des portes de bureaux soient changées afin d’améliorer l’isolation phonique des locaux.
Ils accueillent des mineurs pour le suivi de mesures pénales, la mise en place d’alternatives aux poursuites ou des procédures d’assistance éducative destinée à évaluer des situations de danger de l’enfant après un signalement adressé au conseil départemental et dont le magistrat se saisit.
Un bureau fermé« Ce n’est plus possible de recevoir les personnes dans ces conditions-là », insiste le syndicat alors que la fermeture d’un bureau oblige les membres de l’équipe à travailler un peu plus dans la promiscuité.
« Ce bureau a été fermé en raison d’un taux de radon légèrement supérieur à la norme, explique la direction territoriale. Une ventilation par insufflation vient d’être installée. On va attendre le prochain chiffrage pour savoir si cette mesure est efficace, mais il faudra attendre quelques mois pour avoir une réponse. »
Estelle Dissay
(*) Syndicat national des personnels de l’éducation et du social - Protection judiciaire de la jeunesse - Fédération Syndicale Unitaire.