60 ans du Cavilam : le programme des festivités dévoilé

Pour souffler ses 60 bougies, le Cavilam-Alliance Française a prévu un été de célébrations en trois temps : en images, en musique, et en mots.

Chaque année, près de 4.000 étudiants venus du monde entier passent la porte du grand hall du Pôle universitaire, pour atterrir en plein cœur du « carrefour international de Vichy », comme l’appelle son directeur.

Gregory Lasne, à la tête du Cavilam-Alliance Française, a donc forcément vu les choses en grand pour célébrer les 60 printemps de la structure associative. Grand, comme la taille des portraits qui orneront le hall du pôle universitaire cet été. Grand, comme la popularité de l’artiste qui se produira à l’Opéra, car un anniversaire ne pouvait évidemment pas se fêter sans musique. Grand, enfin, comme promet de l’être la nouvelle manifestation littéraire créée par le Cavilam, et dont la première édition aura lieu en juillet.

Le Cavilam participe pour la première fois au festival portrait(s)

C’est une première, mais sans doute pas une dernière : le grand hall du pôle universitaire de Vichy accueillera cet été une partie de l’exposition photo du festival Portrait(s), organisée par Vichy Culture. Pour cette année anniversaire, des étudiants du Cavilam-Alliance Française ont été photographiés par l’artiste Christophe Acker : le résultat sera exposé en grand format du 7 juin au 29 septembre au Cavilam.Pôle universitaire Lardy Albert-LondresLes clichés seront visibles de tous puisqu’à cette occasion, le grand hall sera ouvert au public. « L’objectif est d’ouvrir nos locaux à d’autres personnes que les étudiants : ça fait partie du dialogue qu’on souhaite favoriser. Faire rencontrer notre public, et le public vichyssois », explique le directeur, Gregory Lasne. Il espère d’ailleurs que ce partenariat fort de sens avec Vichy Culture sera désormais reconduit chaque année.

Une Victoire de la musique, cerise sur le gâteau d’anniversaire

C’est un joli présent pour les étudiants du Cavilam-Alliance Française, comme pour les vichyssois. Pierre de Maere se produira à l’Opéra le 2 août 2024, dans le cadre des 60 ans de l’école, en partenariat avec Vichy Culture.

L’artiste belge de bientôt 23 ans, auteur et interprète de la chanson Un jour je marierai un ange, est un autodidacte. Cela ne l’a pas empêché de remporter la Victoire de la musique de la révélation masculine de l’année en 2023. Il a également été nommé en 2024 pour le prix d’artiste masculin de l’année, et celui de la chanson originale de l’année pour son titre Enfant de.

« On voulait marquer le coup », confie Gregory Lasne, directeur du Cavilam-Alliance Française. « On a réfléchi à pas mal de noms avec le directeur de l’Opéra et son adjoint, mais on avait des critères précis : on voulait quelqu’un de francophone, et qui puisse parler à la jeunesse. C’est le cas de Pierre de Maere, qui interroge des thématiques liées à son âge dans ses textes. »

Des francophones de tous les horizons

« Tant de choses à nous lire » est un nouvel événement de rencontres littéraires, animées par le journaliste spécialisé Bernard Magnier. Pour sa première édition, qui se tiendra du 2 au 18 juillet 2024, sept romanciers et romancières feront voyager le public… Chacun à leur manière.

« Ils vont tous nous amener dans des univers géographiques, géopolitiques et culturels totalement différents », explique Bernard Magnier, qui a eu carte blanche du directeur du Cavilam pour choisir les intervenants. « Il s’agit d’auteurs francophones qui ont choisi de s’exprimer à l’écrit en français, tout en ayant tous leur langue maternelle. »Les Cavilam accueille chaque année des jeunes de 100 à 120 nationalités différentes. Photo d'archive Renaud Baldassin

Makenzy Orcel, originaire de Haïti, et Elitza Gueorguieva, bulgare, ouvriront le bal mardi 2 juillet à 16 heures à la Médiathèque Valery-Larbaud. « Haïti connaît une actualité dramatique : c’est l’occasion d’entendre parler de ce pays par quelqu’un qui le connaît directement. Elitza a quant à elle quitté son pays de son plein gré, et c’est quelque chose qui m’intéresse : des gens qui peuvent nous conter leur pays d’avant, et observer l’accueil qui peut leur être réservé par notre société. Et forcément, quand on est un jeune haïtien ou une jeune femme bulgare, l’accueil n’est pas le même », indique Bernard Magnier.

Le jeudi 11 juillet à 16 heures au pôle universitaire, Omar Youssef Souleimane, romancier en français et poète en arabe, viendra rencontrer le public aux côtés de Maryam Madjidi, iranienne venue en France à l’âge de 10 ans. « Elle aussi nous connaît très bien, comme elle connaît très bien son pays, dont elle pourra nous parler. Omar Youssef raconte également dans ses écrits ses années à Damas, qu’il a dû fuir, et sa nouvelle vie de citoyen français. »

 

« L’histoire du monde est une histoire d’immigration »

Mardi 16 juillet à 16 heures, toujours au Pôle universitaire, c’est cette fois-ci Guy Delisle qui se prêtera au jeu des questions de l’audience. « Cet auteur de BD a voyagé dans différents pays, et contrairement aux autres auteurs présents, il revient avec un œil extérieur de voyageur occidental. »

Enfin, jeudi 18 juillet à 16 heures au pôle universitaire, Fanta Dramé partagera la scène avec Chadia Loueslati. « Les deux sont nées et ont grandi en France, mais la famille de la première venait de Mauritanie, et celle de la seconde de Tunisie. Elles ont toutes deux vécu leur premier voyage en terre familiale… Où on leur a demandé d’où elles venaient, tout comme on le leur demande en France. »

« Tant de choses à nous lire » promet donc d’ouvrir le dialogue sur les questions d’interculturalité, comme le fait le Cavilam depuis 60 ans. Car comme le dit Gregory Lasne, directeur de l’école : « L’histoire du monde est une histoire d’immigration. »

Sandrine Gras