Les cliniques privées annoncent une grève totale du 3 au 5 juin
Les cliniques privées entendent par ce mouvement de grève demander une réévaluation de leurs tarifs de 500 millions d'euros pour 2024, afin d'être alignées sur le secteur public.
La Fédération de l'Hospitalisation Privée (FHP) a appelé ce jeudi 25 avril à une "suspension totale" — services d'urgence compris — des activités des cliniques privées à compter du 3 juin, rapporte Le Figaro.
Il s'agit pour les cliniques privées d'obtenir une réévaluation de leurs tarifs de 500 millions d'euros pour 2024. Le mouvement est soutenu par cinq des six syndicats de médecins libéraux, actuellement en négociations conventionnelles avec l’assurance-maladie autour de la question de la rémunération des médecins pour les cinq ans à venir.
La suspension des activités des cliniques privées sera totale du 3 au 5 juin, et se prolongera jusqu'au 9 juin pour les urgences et la permanence des soins, ont indiqué la FHP et les médecins libéraux lors d'une conférence de presse. Ce mouvement est "reconductible", et à durée indéterminée, ont-ils précisé. "Les urgences seront renvoyées vers l’hôpital public", a indiqué le président de la FHP, Lamine Gharbi. "On ne maintiendra que les dialyses pour les patients chroniques, sinon ils meurent".
Le privé fait faire des économies à la Sécurité socialeConscientes des contraintes budgétaires françaises, les cliniques ne réclament pas d'argent supplémentaire à l'État, mais une meilleure répartition de l'enveloppe entre public et privé. Une enveloppe, votée au Parlement à l'automne, qui s'élevait à 105,6 milliards d’euros en 2023. "Nos tarifs de l'appendicite, de la prothèse de hanche sont fixés par l'État et sont 30% moins chers qu'à l'hôpital public", s'est insurgé Lamine Gharbi. "Plus le privé travaille, plus il fait faire des économies à la Sécurité sociale !"
Récemment, le gouvernement a déclaré que les cliniques bénéficieraient d'une augmentation de 0,3% de leur grille tarifaire pour l'année 2024, alors que celle des hôpitaux publics serait de 4,3%. Les 500 millions demandés par la FHP permettrait aux cliniques privées d'atteindre une augmentation comparable à celle des hôpitaux publics. Cette somme permettrait de compenser l'inflation et de revaloriser les salaires à la même hauteur que dans le public.