"Fous le camp, je vais te zigouiller" : une quadragénaire écope de huit mois de prison avec sursis pour violence aggravée
Ce jeudi 25 avril, le tribunal de Cusset a condamné une femme, atteinte d'une pathologie psychiatrique, à huit mois de prison avec sursis pour s’en être violemment pris à une employée de la mairie de Vichy, ainsi qu'à l’une de ses voisines.
"Généralement, ça se passe bien. Je dis bonjour". Poursuivie pour avoir menacé l’une de ses voisines avec un couteau, au cri de "fous le camp, je vais te zigouiller", le 29 février, la prévenue argue au "complot de voisinage". Elle était alors sous l’emprise de l’alcool (1,23 mg/l), mélangé à son traitement pour schizophrénie. Dans un discours confus, elle reconnaît ensuite que moins de 10 centimètres de la gorge de la victime, "c’est près, oui".
De mauvaises relationsEt la quadragénaire n’en est pas à son coup d’essai. Fin septembre, elle s’en prend à une employée de la mairie de Vichy, la menaçant de "lui exploser la tronche".À la question de la présidente du tribunal, elle avoue à demi-mot : "Je me rappelle l’avoir un petit peu insulté oui. Elle me regardait d’un air… Comme si je lui plaisais pas. Je me demandais ce qu’elle voulait et, en plus, je retrouvais plus mon parapluie."
Sous curatelle renforcée de l’Udaf (*), la prévenue est connue de son voisinage pour entretenir de mauvaises relations. "Je m’en rends compte oui. Un homme me harcèle, même. Déjà, il faut que je change d’appart", dit-elle. Alors qu’une procédure d’expulsion, devant aboutir le 4 juin, est en cours.
Devant les faits énoncés, la procureure a requis "une peine mixte de 6 mois, avec sursis probatoire, l’interdiction d’entrer en contact avec ses victimes, l’obligation de les indemniser, et de se soigner. Ainsi qu’une interdiction de port d’arme".
"Elle a besoin de soins"L’avocate de la défense, M Causse, a quant à elle dénoncé "le pathétique de cette audience". Sa cliente, diagnostiquée schizophrène, est atteinte "de formes délirantes et sentiments de persécution. Elle a besoin de soins".
Une interdiction d’entrer en contact ne serait ainsi pas tenable. Me Causse a aussi souligné qu’elle ne trouvait pas les conclusions psychologiques claires. "Elles font état d’une altération conséquente. Or, ça n’existe pas. Soit notre discernement est altéré, soit il est aboli."
À l’issue du délibéré, la quadragénaire a été condamnée à huit mois de prison avec sursis probatoire, assortis d’un sursis de deux ans. Les autres réquisitions du ministère public ont été suivies avec une indemnisation de 1.000 € pour préjudice moral et 800 € de frais d’avocat pour sa voisine, et 1 € de dommages et intérêts pour la mairie de Vichy.
(*) Union départementale des associations familiales.
Chloé Goigoux