A Cusset, il s'asperge d'essence et filme son délit en direct

Le tribunal de Cusset a condamné, ce jeudi 25 avril, un homme à un an de prison avec sursis. Il a dégradé le panneau indicateur d’un Ehpad et effrayé le personnel et des résidents.

Le 15 mars, le prévenu a "volontairement dégradé un panneau indicateur au préjudice de l’Ehpad de Cusset". L’homme de 44 ans a tout filmé de son acte, diffusé en direct sur le réseau social Facebook.

Déjà condamné dans une affaire d'outrages sexistes

Peu après leur arrivée, les policiers ont découvert une flaque d’essence - avec laquelle il s’est aspergé - et constaté que l’homme tenait un briquet.À force de dialogue, ils parviennent à raisonner ce quadragénaire qui a consommé un mélange de cocaïne et d’alcool. "Ils m’ont sauvé la vie", reconnaît celui qui comparaît libre à la barre.

Concernant son geste, il dit juste avoir "voulu faire passer un message".L’ancien agent hospitalier, condamné dans une affaire pour outrages sexistes, de laquelle il a fait appel, a voulu "se faire justice pour avoir été accusé à tort". Il ne pouvait supporter que "la maison de retraite embauche toujours ces personnes".

Je n’étais pas dans mon état normal et je ne voulais faire de mal à personne. J’avais envie d’en finir. Aujourd’hui, j’ai honte de tout ça.

Sans travail depuis sa condamnation, il prétend que, depuis décembre, aucune mission d’intérim ne lui a été proposée. "Depuis, j’ai changé de région.À 44 ans, je suis retourné habiter chez ma mère", poursuit-il.Reconnu en pleine crise maniaque durant les faits, selon les conclusions psychologiques, il dit tout assumer : "J’ai franchi la ligne rouge, j’en suis conscient. Et je m’estime déjà perdant. Je n’ai aucun projet d’avenir."

Un "déroulé des faits fumeux"

Pour Maître Barge, avocate des parties civiles, et la procureure, la « position victimaire » du prévenu ne passe pas. "Il faut remettre l’église au centre du village, commence l’avocate. Parce que c’est bien beau de jouer les victimes, mais vous avez fortement mis en danger le personnel et les résidents de cet Ehpad".Elle a demandé 682 € au titre du préjudice matériel, et 1 € pour le préjudice moral.

La procureure a, de son côté, souligné l’intelligence du prévenu, comprenant sa honte. "Vous nous présentez, sans mauvais jeu de mots, un déroulé des faits fumeux. Vous avez pris le risque que tout flambe et avez suscité la peur auprès du personnel et des résidents." Elle a requis 18 mois de prison avec sursis probatoire de deux ans. L’interdiction de contact avec les sites Ehpad de Cusset. L’obligation de se soigner et de travailler et l’indemnisation des victimes. Le tribunal a suivi les réquisitions, en ramenant la peine à un an de prison avec sursis. L’homme a aussi interdiction de détenir une arme.

Au tribunal, Chloé Goigoux