Trier les déchets de l'Everest, "plus haute décharge du monde" : ces étudiants qui se mobilisent
Toujours plus fréquentés, les camps successifs menant au sommet de l'Everest sont noyés de déchets. Une équipe d'étudiants de deux écoles grenobloises s'efforce d'implanter un centre de recyclage au pied du toit du monde.
Lancé en 2020 et repris chaque année par une nouvelle génération d'étudiants motivés, le projet "Tri-haut pour l'Everest", composé cette année de cinq élèves ingénieurs de l'INP-Ense et architectes de l'ENSAG à Grenoble, s'efforce de développer un centre de recyclage pour trier les déchets du toit du monde.
Plus de 10 tonnes de déchets sont abandonnées chaque année sur les pentes du plus haut sommet du monde, selon certaines estimations. En général, les expéditions menées jusqu'ici consistent "à descendre une part des déchets un peu plus bas", expliquent les fondateurs du projet "Tri-haut pour l'Everest" sur leur blog. L'équipe estudiantine cherche à concrétiser une solution "durable" pour les déchets de plastique.
Un centre de gestion des déchets perché à 4.000 mètresLe projet consiste à bâtir un centre de gestion des déchets équipé de machines pour le tri et la revalorisation à Pangboche. Perché à 4.000 mètres d'altitude, il s'agit plus haut village habité à l'année, un "endroit stratégique", à mi-chemin entre les lodges et les camps de base d’altitude. Réalisé en concertation avec les organismes locaux, le projet prévoit la transformation sur place d'une partie des plastiques en petits objets ou figurines de yacks et le transport du reste vers Katmandou pour y être revalorisé.
Mais que ce soit le choix final du site, l'alimentation des machines dans une zone peu électrifiée et dépourvue d'accès routier ou la bureaucratie népalaise, rien n'est simple, admet l'équipe arrivée en janvier dernier au Népal et qui vient juste d'être informée d'un nouveau délai.
L'Everest, "c'est l'autoroute"Parfois dépeint comme "la plus haute décharge du monde", l'Everest reçoit un nombre croissant de candidats à l'ascension. Au moins 400 alpinistes devraient la tenter ce seul printemps, a indiqué le mois dernier l'Association des opérateurs d'expédition au Népal. La saison est déjà bien lancée et sur le sentier menant au camp de base, "c'est l'autoroute", confirme Clémence Sangouard.
Conscientes du problème, les autorités népalaises ont récemment annoncé que les alpinistes devraient désormais se munir de sacs biodégradables pour rapporter leurs excréments, jusqu'ici laissés sur place.
Avec AFP