Un village d'enfants près de Clermont-Ferrand pour concrétiser la protection de l'enfance
![Un village d'enfants près de Clermont-Ferrand pour concrétiser la protection de l'enfance](http://www.lamontagne.fr/photoSRC/VVZTJ19dUTgIDAVOBQwd/visite-du-futur-village-d-enfants-a-chanat-la-mouteyre_6932917.jpeg)
Dans le Puy-de-Dôme, la protection de l’enfance est un sujet sensible. Pour apporter des solutions, un village d’enfants verra le jour en septembre prochain.
Les volets verts de la maison tranchent avec le blanc de la façade. Bientôt, les cris des enfants remplaceront les chants des oiseaux, nombreux, en ce matin gris de fin avril, dans le ciel de Chanat-la-Mouteyre. Une petite commune située à une quinzaine de minutes de Clermont-Ferrand, qui culmine à 800 mètres d’altitude.Dès septembre prochain, onze enfants confiés à l’Aide sociale à l’enfance (ASE) prendront possession des lieux, dans le hameau historique du sanatorium en contre-haut. Des fratries, de zéro à 18 ans.
Depuis le début de la mandature, le Conseil départemental du Puy-de-Dôme s’est engagé à créer plus de 300 places dans le cadre de la protection de l’enfance. Ce village d’enfants, à Chanat, est une manière d’apporter "du concret, rien que du concret", martèle Lionel Chauvin, son président, au sujet de la protection de l’enfance dans le département. Particulièrement pointé du doigt depuis février dernier et le suicide de Lily, une jeune fille de 14 ans.
"Un sujet complexe, difficile, délicat. Ce sont des enfants que l’on doit cajoler et protéger pour leur vie future"
"Protéger, c'est une obligation"Pourquoi sur ce site en particulier ? Pour "expérimenter la pratique de village d’enfants, répond Éléonore Szczepaniak, vice-président du Conseil départemental du Puy-de-Dôme en charge de l’enfance et de la jeunesse. Les besoins sont grands, il y avait nécessité de repenser les hébergements pour ces jeunes. Les protéger, c’est une obligation".
Pour répondre, aussi, à un besoin de ces enfants, "qui doivent se reconstruire dans un endroit sans changer de structure tous les deux ou trois ans", explique Patrick Da Silva, de l’association Alteris la Cordée, la structure qui accompagne le projet. "Des enfants qui ont subi des parcours chaotiques, traumatiques."
Eléonore Szczepaniak et Lionel Chauvin
80 enfants accueillis en 2026Point d’orgue de cette structure, le fait d’inclure les fratries. Pour Patrick Da Silva, la décision est amplement justifiée.
Le but est d’éviter les ruptures des parcours de vie, qui leur permettront de vivre sous le même toit.
En bref, "être dans sa maison". Une première pierre d’un grand projet. À terme, les communes de Chanat et d’Issoire accueilleront 80 enfants. Mais pour que tout ce petit monde tourne, il faut du monde. C’est pourquoi Alteris lance une campagne de recrutement. Sont recherchés : des responsables de service, des éducateurs spécialisés et des accompagnants familiaux. "Pour faire un bout de chemin avec ces enfants", résume Patrick Da Silva.
À l’intérieur de la maison qui accueillera les onze enfants, des chambres, cuisines, salles de bains. Ne restent plus que les travaux de rafraîchissement à faire, qui doivent débuter sous peu. Même "si les petits ont déjà fait leurs valises", se réjouit Éléonore Szczepaniak. Dans l’espoir d’un avenir plus radieux.
Texte et photos : Adrien Fillon