L'habitante de Cusset active son téléphone grand danger face à un ex-compagnon violent
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Un homme de 31 ans a été condamné par le tribunal de Cusset à six mois de prison ferme pour avoir violé une interdiction de paraître à Vichy et Cusset, ainsi que pour usage de stupéfiants en récidive.
Le 25 avril, l'ex-compagne du prévenu active son téléphone grand danger (TGD), alors que l'homme est présent à son domicile à Cusset, semblant ne pas vouloir en partir. Le trentenaire est alors sous le coup d'une condamnation, prononcée en 2022, qui l'interdit de paraître à Vichy et Cusset.
"A la rue" au moment des faits, ce dernier indique qu'il n'avait pas d'autres choix que d'aller chez elle, et qu'elle l'y a d'ailleurs invité à plusieurs reprises. C'est d'ailleurs depuis sa sortie de détention, l'année dernière, qu'il réside sur la commune de Cusset. D'abord chez son père et, suite à une dispute avec celui-ci, chez son ex-compagne donc. La jeune femme, placée sous curatelle, l'aurait accueilli "par pitié".
Condamné pour des faits de violence envers son exLorsque le prévenu intègre le domicile de son ex-compagne, ils sont alors séparés depuis de longs mois, l'homme ayant été également condamné pour des faits de violence à son encontre. Lui reconnaît, devant le tribunal, avoir "blessé" son ex-compagne alors qu'il était "bourré", tout en soulignant qu'il a complètement arrêté l'alcool depuis. Il avait, en 2022, écopé d'une peine d'un an de prison ferme pour ces faits de violence.
"Puisqu'elle me demandait de venir la voir, je le faisais, malgré l'interdiction. Je l'aime encore et, pour moi, elle m'aimait. Maintenant, je vais arrêter de la voir et essayer de me détacher d'elle, même si ça fait mal."
Suite à son retour chez elle, l'homme est convaincu que leur histoire d'amour reprend, notamment puisqu'ils ont des rapports sexuels consentis, et date même la reprise de leur relation à la période de Noël. Son ex-compagne tient, quant à elle, un discours bien différent aux autorités lors de ses auditions, disant qu'elle ne le considère que comme un ami et pensait que la situation allait être temporaire. Mais au moment où elle active son TGD, elle dit avoir "peur" de l'individu qui ne serait "plus très gentil avec elle", évoquant notamment "des paroles blessantes"à son encontre.
En plus de ce contexte particulier, l'homme est aussi un consommateur de cannabis. Son ex lui auraient d'ailleurs payer sa consommation mensuelle pendant son séjour chez elle. "J'en consomme depuis mes 14 ans et je ne suis jamais parvenu à décrocher." L'homme est ainsi également poursuivi pour usage de stupéfiants en récidive. "De toute façon, c'était l'alcool qui me rendait violent, pas le cannabis."
"Elle a préféré appeler avant qu'il ne se passe quelque chose"Le procureur de la République, Eric Neveu, a tenu à rappeler la gravité des faits de violences conjugales pour lesquels le prévenu avait été précédemment condamné, faisant valoir que l'ex-compagne "n'était pas en mesure de faire respecter cette décision de justice, du fait de son placement sous curatelle". D'après lui, face au danger encouru, cette dernière a "préféré appeler avant qu'il ne se passe quelque chose".
Au vu de "l'immédiateté de la situation du prévenu", c'est-à-dire l'impossibilité pour quiconque de l'héberger, le procureur n'a vu que la prison comme horizon proche pour quelqu'un qui "pour favoriser son insertion doit comprendre qu'il lui faut construire sa vie ailleurs qu'à Vichy et Cusset". Il a ainsi requis huit mois de prison, dont quatre mois assortis d'un sursis probatoire de deux ans avec maintien en détention. Mais aussi, l'interdiction renouvelée de paraître sur Vichy et Cusset et l'obligation de travailler et de se soigner.
"Vous ne pouvez pas, sous prétexte qu'il n'a pas de domicile, vous dire que la prison est la seule solution. Cet homme est clochardisé. L'Allier, c'est le seul endroit où il peut vivre".
L'avocate de la défense, Me Saddekni, a souligné le fait qu'avant d'activer son TGD, son ex-compagne ne lui avait jamais demandé à partir. "Nous sommes face à une problématique de couple toxique", a-t-elle plaidé.
Le tribunal de Cusset a finalement décidé de condamner le prévenu à six mois de prison ferme et son maintien en détention. Il lui est interdit de paraître à Vichy et Cusset.
Au tribunal, Chloé Goigoux