On a testé pour vous la téléconsultation
Il devient de plus en plus difficile d’obtenir un rendez-vous chez le médecin en urgence. Pour tenter de remédier à cette difficulté, il existe des bornes de téléconsultation. On en a testé une pour vous à Augerolles (Puy-de-Dôme).
Fin d’hiver, les températures printanières se font attendre, et les microbes ont encore la peau bien dure. Nous avons donc testé pour vous une borne de télémédecine installée depuis 3 ans à la pharmacie d’Augerolles. Première réaction à chaud : c’est génial. Puis à froid : le contact humain, c’est bien aussi.
En quelques minutes, un médecin en visioVendredi matin, 8 h 30, une douleur qui a tous les aspects d’une grosse otite a pointé son nez dans la nuit. Veille de week-end, mon médecin traitant n’a plus une place disponible, j’opte pour la téléconsultation. En quelques minutes, après avoir entré mes coordonnées et quelques informations pratiques dans la borne tactile, me voilà en visio avec une médecin généraliste, vraisemblablement installée à Paris. Casque avec micro sur les oreilles, je donne quelques indications sur mon état de santé. Ni une, ni deux, la docteur me demande d’utiliser l’otoscope.
Seulement voilà, pour qui n’est pas expert en matière de médecine, ce nom peut sembler un peu barbare. Pas de panique, les outils sont identifiés avec une large lettre majuscule. Pour mon cas, ce sera donc le A. J’insère l’outil avec embout à usage unique dans mon oreille, et le verdict est sans appel : otite carabinée.
Je vous fais votre ordonnance, des gouttes antibiotiques pendant 10 jours et du paracétamol codéiné pour la douleur, à prendre le soir car cela peut provoquer de la somnolence.
En quelques minutes, l’ordonnance est imprimée dans la pharmacie, et les médicaments sont délivrés. Rapide et efficace.
Malheureusement, cinq jours plus tard, l’otite ne semble pas vouloir disparaître totalement. Retour à la case départ. Après quelques minutes d’attente devant la borne, un nouveau médecin apparaît en visio. Je réexplique mon cas. Si l’amabilité n’était pas de mise, la rapidité elle, était au rendez-vous. Peut-être même trop, puisqu’il n’y a eu aucune auscultation... Cette fois-ci, il me prescrit des antibiotiques par voie orale, et de la cortisone durant 7 jours. Même cheminement que la première fois, et le tour est joué. Quelques jours plus tard, l’otite n’est plus qu’un mauvais souvenir.
Des médicaments absents des stocksSi je ne peux que louer le côté pratique de ce fonctionnement, il est vrai que la consultation traditionnelle est tout de même plus rassurante. Rien que pour la prescription des médicaments. En allant chez son médecin traitant habituel, qui travaille main dans la main avec la pharmacie, il y a de forte chance que les médicaments prescrits soient en stock. Ce qui n’était pas le cas pour la deuxième consultation. Mais le mal a été réparé dès le lendemain matin à la première heure.Le bilan est donc pour moi positif, même s’il y a quelques bémols. En tant qu’active, j’ai apprécié le gain de temps que m’a offert ce système. Mais pour une patientèle plus âgée, le côté dématérialisé et borne tactile peut effrayer. Comme toutes innovations, il y a du bon, et du moins bon.
Sarah Douvizy