Axel Bevia, un prêt payant à l'échéance pour le Stade Aurillacois
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Auteur d’un doublé contre le VRDR, vendredi à l'occasion du succès (36-41) à Valence, Axel Bevia a été payé de sa patience. Prêté par Montpellier à l’automne mais lancé sur le tard après être notamment longtemps resté avec les Espoirs, l’ailier a su saisir sa chance.
Dans le rugby de 2024, celui des statistiques et des « highlights », le bilan d’Axel Bevia sous le maillot cantalien est très propre. En quatre matches de Pro D2, l’ailier prêté à l’automne par le MHR affiche trois essais.
Et encore, avec un peu moins de gourmandise et un petit peu plus de bagage, le joueur formé à Narbonne aurait pu affoler un peu plus les compteurs. Arrivé discrètement à Aurillac, à l’automne, alors que le club n’avait jamais annoncé chercher un joueur sur son poste, l’ex-international U20 a pris le temps de se mettre dans le moule. Et il a jailli de sa boîte sur la fin de saison (*). Avec cette mise en lumière vendredi à Valence.
« Après un début difficile, on a essayé de garder le ballon et quand on met de l’avancée on arrive à tenter des choses. C’est comme ça que j’ai réussi à marquer. Moi je n’ai qu’à courir. C’est un tout qui fait que j’ai la possibilité de marquer », tempérait l’Aurillacois, qui a encore joué le finisseur pour le 4e essai cantalien, mais s’est aussi beaucoup signalé.
Cinq occasions franches et une belle participation au jeuComme indiqué plus haut, il y a aussi eu de la gourmandise, avec un retour intérieur qui ne s’imposait peut-être pas (47e) alors qu’un premier décalage avait été fait, et puis un jeu au pied pour lui-même et un ballon trop long alors qu’il avait un soutien intérieur (56e). « On nous avait demandé de tenter des choses. Le jeu au pied ? J’ai tenté mais ce n’est pas passé. On avait une équipe jeune, on voulait s’amuser, proposer des choses », décryptait le joueur.
Le bilan est en tout cas très positif. Car il faut aussi intégrer une autre occasion nette en première période où il est servi sur l’aile mais où la défense drômoise coulisse bien dans la foulée de la touche volée par Khonelidze (21e).
Et puis il y a sa participation au jeu, avec un rôle décisif sur l’essai de Margarit, quand il vient se proposer dans l’axe et dans la profondeur, à la disposition de Palmier qui temporise alors parfaitement pour jouer sur les extérieurs et le très joli numéro entre Van Rensburg et Margarit qui va alors à dame. « Je suis content de l’équipe et de ma prestation », soufflait Axel Bevia qui mettait en avant le collectif et le club.
« On se devait d’aller chercher nous-même le maintien. On ne voulait pas attendre que Montauban perde ou jouer un match de la mort à la maison. On l’a fait, on est content, maintenant on va préparer la semaine et faire un beau dernier match pour dire au-revoir à ceux qui partent », indiquait l’ailier.
Un avenir pas encore caléEt son avenir à lui, alors ? Prêté jusqu’à la fin de saison, Bevia n’est pas encore fixé. Un rendez-vous est programmé dans la semaine avec la direction et le staff pour voir ce qu’il en est. Chaque chose en son temps, donc, pour un garçon qui a éclos tardivement sous ce maillot, en acceptant les règles fixées.
« Il a pris le temps de se mettre au niveau d’Aurillac », posait Roméo Gontinéac. « Il lui fallait le temps de s’identifier à nous et surtout avec les Espoirs. On lui avait dit. Il venait aussi d’un an et demi de blessure et il a compris que c’était le bon chemin. On est content de son investissement sur les quatre dernières semaines. C’était bien. Lui aussi était à la hauteur de l’événement », notait l’entraîneur qui indiquait avoir senti venir cette montée en puissance mais demandait encore à en être convaincu.
À un match de la fin, celui qui doit confirmer que le potentiel est là, ou bien celui des au revoir avec un merci pour service rendu, il ne serait pas immérité de voir l’ailier sur cette pelouse de Jean-Alric qu’il n’a donc jamais foulée en pro.
Perçu à l’automne comme une occasion à saisir par Aurillac, qui avait alors une petite marge sur la masse salariale qu’avait autorisée la DNACG, Axel Bevia a finalement saisi l’occasion qui lui avait été offerte dans le Cantal. Il ne reste plus qu’à voir si cet investissement, qui vient de payer à moyen terme, peut payer sur le long terme.
Jean-Paul Cohade
(*) Sur le banc à Vannes en février, il a connu trois titularisations entre la 25e et la 29e journée (Biarritz, Grenoble, Valence), avec un essai à Aguilera pour sa première apparition dans le XV de départ.