L'opération "Prison morte" se poursuit jeudi 16 mai au centre pénitentiaire de Riom
Jeudi 16 mai encore, le centre pénitentiaire de Riom (Puy-de-Dôme) restera à l’arrêt. Une opération "prison morte" suite à l’attaque survenue dans l’Eure et pour laquelle les personnels attendent des réponses.
Les portes du centre pénitentiaire de Riom sont restées (encore plus) fermées, ce mercredi à l’occasion d’une opération « Prison morte » menée sur tout l’Hexagone.
À l’appel des syndicats pénitentiaires, FO Justice, UFAP, CGT Pénitentiaire et du Syndicat pénitentiaire des surveillants, cette dernière fait suite à l’attaque survenue mardi, dans l’Eure, au péage d’Incarville, d’un fourgon pénitentiaire transportant un détenu entre Rouen et Evreux. Une opération durant laquelle deux agents ont été tués et trois, grièvement blessés.
Promenade et parloirs annulésPlus de 150 personnels étaient donc mobilisés, dès 7 heures mercredi matin, devant l’établissement puydomois. "Le service de nuit est bloqué à l’intérieur, il n’y a pas eu de relève du service. Mais nous les avons prévenus pour qu’ils puissent s’organiser, explique Benoît Daudé, secrétaire interrégional FO Justice. Le service est a minima, avec la direction et quelques officiers". En conséquence, tant les promenades que les parloirs pour les détenus et leurs familles ont été annulés pour la journée.
Plusieurs propositions du ministèreUne minute de silence était ensuite observée, à 11 heures - heure à laquelle le fourgon a été attaqué - regroupant quelque 200 personnes dont la direction de l’établissement ainsi que la sous-préfète de l’arrondissement de Riom, Pascale Rodrigo.Pour la suite du mouvement, les personnels attendaient l’après-midi afin de connaître le résultat d’une audience prévue avec le ministre de la Justice ; les syndicats demandent en effet plusieurs mesures immédiates concernant les extractions. Pour l’heure, plusieurs propositions ont été faites, "qui vont dans notre sens", relève Benoît Daudé, par exemple d’armement supplémentaire pour les missions extérieures ; le relèvement du niveau d’escorte ou sur le recours à la visioconférence.
"Nous attendons les relevés de décisions"Mais Benoît Daudé prévient aussi : "Nous attendons les relevés de décisions". Ces derniers seront ensuite communiqués aux adhérents afin de faire le point localement et nationalement et décider de la poursuite ou non, dans la journée, de "Prison morte".
En attendant, le mouvement est reconduit pour ce jeudi 16 mai, dès 6 h 15 avec toutefois l’entrée dans l’enceinte de la direction et d’agents affectés à la relève du service de nuit, dans la matinée, comme ce fut déjà le cas hier. "Nous avons fonctionné avec une dizaine d’agents a minima pour l’appel, la distribution des repas ou de médicaments", achève Benoît Daudé.
François Jaulhac