La mode à l’origine de la photo
Récompensée par le Crous à l’occasion des Arts en balade 2022 pour sa série « Cabaret Curiosités », la jeune photographe Isaura Scarlet dévoile ses mondes imaginaires, dans le patio de la librairie Les Volcans.
Adolescente, Isaura Scarlet est fascinée par la créativité alternative du quartier Harajuku à Tokyo. « Dans le petit coin du Livradois où j’ai grandi, le rococo et le burlesque n’intéressaient pas grand monde à part moi. »
Pour immortaliser son attirance pour l’extravagance vestimentaire du courant gothique lolita, elle commence par réaliser des autoportraits. « Je porte un véritable amour à la mode, dans toute sa complexité. Le pouvoir de transformer une personne par un vêtement, des accessoires ou du maquillage est à l’origine de mes premières photos. » Pour ses compositions d’adolescente, elle peut compter sur l’aide de sa mère, artiste peintre. « J’ai baigné dans l’univers de la peinture, ce qui explique en partie la dimension « tableau » qui se dégage de mon travail. »
S’éloigner du réelLes années passent et son style s’affirme. Après des études photographiques à Lyon, elle s’installe à Clermont et commence à montrer quelques tirages. Le service culturel du Crous la repère et lui décerne un prix jeunesse. Touche-à-tout artistique – elle avoue peindre, dessiner, restaurer des objets et écrire – c’est avec un appareil photo qu’elle exprime le mieux ses mondes imaginaires. Des mondes colorés et oniriques, influencés par son goût pour le fantastique. Côtés inspiration, elle cite trois artistes dont les ambiances la marquent profondément.
« Les mises en scènes mélancoliques et contemplatives de Grégory Crewdson, pour lequel j’ai énormément de respect ; la couleur et l’onirisme incroyables d’Elizaveta Porodina et le travail de Wes Anderson qui résonne tellement en moi ».
Pour s’évader du réel, onze de ses œuvres sont à découvrir jusqu’au 31 mai, à la librairie Les Volcans, boulevard François-Mitterrand.