Direction Londres pour le groupe de métal Looking for Médusa
Avec près de 170 concerts à leur actif, la bande est déjà bien connue des scènes locales. De leur salle de répétition issoirienne (Puy-de-Dôme) aux scènes internationales, anatomie d’un itinéraire musical… tentaculaire.
Samedi 18 mai au soir, Looking for Médusa foulera le sol du pays "où tout a commencé", pour faire vibrer le public sur les airs de ses compositions ambiance heavy métal. Alors, forcément, quelques jours avant de partir, l’excitation était à son comble pour les membres de la bande. "Pour nous, c’est la sainte terre, s’amuse Olivier Costes, le chanteur. D’autant plus que, le club où nous allons jouer est très connu à Londres. Le groupe Iron Maiden a démarré là-bas… C’est mythique."
Mais, avant de prendre la route, il faut s’assurer que tout est prêt. Rappeler à Ugo, le batteur, de ne pas oublier sa caisse claire, restée dans le coffre de la voiture, à Clermont, un jour où le groupe jouait en Crète ; ses cymbales, oubliées pour un concert en Ardèche, ou encore sa pédale, qui lui manquait au Hellfest off… "On n’est jamais à l’abri d’un oubli conséquent", sourit le cadet de la bande, légèrement tête en l’air.
Des départs et des arrivéesIl faut aussi préparer les tenues de scène… Même si ce n’est pas le fort de Manu, l’un des guitaristes. Ce qui a le don d’amuser ses camarades. "Les vêtements et lui, ça fait deux. Pourtant, il fait des efforts ! ", rigole Olivier. Et puis, évidemment, caler les dernières répétitions, dans leur salle habituelle, au 28e Régiment de transmissions, à Issoire.
Généralement, on répète le plus souvent possible, toutes les deux ou trois semaines, jusqu’à ce que l’on démarre les séries de concerts.
Aux manettes de toute l’organisation, Olivier, bien sûr. Le père de deux enfants est la pierre angulaire du groupe depuis sa création, en 2012. Médusa, c’est un peu son troisième bébé. Et le quinquagénaire a plus d’une corde… vocale. "C’est notre chanteur, compositeur, mais aussi tourneur, manager, chauffeur… ", plaisante Bastien, le bassiste du quintet.
À la batterie, Ugo Carucci.Entre les départs et les venues de musiciens, Olivier est toujours resté fidèle à son poste. Alors, les arrivées de ceux qui composent le set up actuel, il s’en souvient aussi clairement que la sortie de leurs trois premières compositions sous forme d’EP, en 2013 ; celle de leur premier album autoproduit, en 2018, intitulé De profundis et vendu a plus de 500 exemplaires. Où encore les nombreuses dates à la Coopérative de mai, à Clermont-Ferrand.
C’est d’ailleurs à l’une de ces occasions qu’Ugo a intégré le groupe, il y a maintenant huit ans, alors qu’il était à peine majeur. "On a passé pas mal d’auditions avec d’autres candidats, se remémore Olivier, c’était vraiment la catastrophe. Nous devions jouer à la Coopé quelques jours plus tard, et impossible de trouver quelqu’un qui fasse l’affaire. Il y avait trois morceaux à connaître, et l’un d’eux était un peu difficile. " Mais lorsque Ugo s’est emparé des baguettes pour une démonstration, les étoiles se sont alignées.
On a échangé un regard avec les autres, et je lui ai dit : "Tu n’as rien de prévu le 19 mars ? Parce que tu joues à la Coopé !
Bastien, lui, a intégré le groupe plus récemment, il y a 5 ans. "J’étais un fan, à la base, se souvient-il. J’emmenais mes deux fils, quand ils étaient plus jeunes, voir Médusa. Je connaissais Olivier. Et puis, j’ai quitté le groupe dans lequel je jouais avant pour les rejoindre", sourit le quadragénaire. Le dernier arrivé du quintet, c’est Manu, le second guitariste. Il a rejoint Looking for Médusa il y a u an et demi.
L'amour de la scèneSi le groupe prépare aujourd’hui son troisième album, après un deuxième (réalisé sous l’égide du guitariste-compositeur du groupe Mass Hysteria et sous un label en 2021) et se plaît à l’enregistrement, leur élément, c’est la scène. "On adore les festivals. C’est grisant de se dire que les gens viennent exprès pour écouter nos compositions. Je me souviens d’une année où nous avions fait 35 dates… C’était un rythme qui devenait un peu difficile, avec nos métiers en parallèle", confesse le chanteur.
À côté de la musiqueCar, après les projecteurs suit toujours le retour au quotidien. Olivier dirige un restaurant au Brézet, Ugo est chef de projet dans une tôlerie, Bastien est ouvrier dans le pneumatique, et les deux guitaristes, Manu et Aurélien, sont respectivement ingénieur et technicien. "Il va être dur, le retour au boulot mardi ! ", soupire Ugo. Mais, loin de céder à la fatigue, le groupe a fini par trouver sa cadence, et continue de jouer partout en France, mais aussi à l’étranger. "On est aussi producteurs et organisateurs", souligne fièrement Olivier.
Le groupe compose ses propres morceaux.Des succès, comme celui de la soirée des 10 ans du groupe qui a fait salle comble dans les locaux de la grande salle de La Coopérative de mai, mais aussi, quelques déconvenues sur la route - toujours prises avec humour. "Un jour, on a joué à Bordeaux, devant 10 personnes. Il y a aussi eu le Hellfest off, où l’organisation était vraiment nulle, le son était nul, il n’y avait pas grand monde… ", relatent les musiciens. Aujourd’hui heureusement, ils préfèrent en rire. "On essaye de faire un peu le tri, de choisir nos cachets. "
Et continuent de rêver, car après leur date londonnienne, ils ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin. "Notre premier objectif, c’était de jouer au Kerry’s", se souvient Olivier avec nostalgie. Et désormais, quel est leur plus grand rêve ? La réponse est unanime : "Être programmés au Hellfest, bien sûr ! "
Elora Mazzini