Ce que dit le rapport de la cour régionale des comptes sur les finances de la communauté de communes Midi corrézien
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Sans être alarmiste, la Chambre des comptes de Nouvelle-Aquitaine invite les 34 communes du Midi corrézien, dans le sud de la Corrèze, à veiller à l'évolution budgétaire. La récente hausse de la fiscalité fait partie des réponses.
C’est un contrôle classique qu’a effectué la Chambre régionale des comptes de Nouvelle-Aquitaine, en examinant les budgets de la communauté de communes du Midi corrézien (34 communes, environ 13.500 habitants, 60 agents), sur la période 2017-2022.
Il en ressort trois recommandations techniques et une invitation à "surveiller l’évolution de [la] situation financière".
Dans ses observations, la juridiction note la dégradation de certains indicateurs et "une détérioration des capacités de remboursement du capital de la dette".
Aux yeux d’Alain Simonet, président du Midi corrézien et maire d’Albignac, c’est d’abord le résultat d’un héritage : "En 2017 et 2018, après la fusion des communautés de Beynat, Meyssac et Beaulieu, Midi corrézien sortait des résultats financiers ridicules. Pour autant, il a porté de lourds investissements."
Le poids de la fibreÀ commencer par le déploiement de la fibre, pour laquelle un emprunt de 2,3 millions d’euros a été souscrit, afin d’accompagner le Département ; aujourd’hui, le capital est remboursé, mais il reste encore les intérêts.
Alain Simonet insiste sur d’autres particularités : Midi corrézien est la seule communauté de communes du département à investir dans les centres de secours (ailleurs, ce sont les communes).
"Les élus ont aussi fait le choix de décentraliser les services sur le territoire". Les piscines (*), centres de secours, centres de loisirs, crèches sont répartis entre Beynat, Meyssac et Beaulieu.
Enfin, le secteur du tourisme est une priorité. La communauté de communes est propriétaire d’un camping et de deux villages de vacances : à Collonges, des chalets sont en cours de rénovation ; à Altillac, la fin de la délégation de service public, en 2028, laisse espérer un rééquilibrage entre le gestionnaire et le propriétaire.
À cela, s’ajoutent de fortes contributions pour soutenir la vie associative et l’agenda touristique : " Ça pèse, mais c’est nécessaire pour l’attractivité du territoire", estime Alain Simonet.
Enfin, le chapitre de la voirie communautaire interroge : "Ce que versent les communes ne suffit pas à financer les investissements, estime le président. Un groupe de travail a été mis sur pied définir une nouvelle stratégie".
Un pacte financier mis sur piedSi la Chambre régionale des comptes donne un bon point au Midi corrézien pour ses efforts de planification (le plan d’urbanisme intercommunal doit être bouclé en fin 2024), elle l’invite "à finaliser son pacte financier et fiscal".
Cette remise à plat a été faite, accompagnée par un bureau d’études, afin de favoriser les sources d’économies (mutualisations), de nouvelles recettes (taxe d’aménagement).
Elle a également conduit les élus communautaires à valider, il y a quelques semaines, une hausse de la fiscalité (sauf la CFE appliquée aux entreprises) pour assurer 200.000 euros supplémentaires par an.
Pour les années à venir, les investissements seront "plus légers", la priorité étant la construction du futur Pôle Néandertal, à La Chapelle-aux-Saints, pour un montant total de 5,3 millions d’euros, grâce à l’apport du plan Massif central. L’objectif est ambitieux : en faire un des sites les plus visités de la Corrèze.
(*) La piscine extérieure de Beaulieu/Altillac sera fermée cet été et sans doute pour un an afin d’être rénovée.